Publié : 18 juin 2025 à 19h22 par Titouan GUIBERT
Une urgence de santé publique qui interpelle face à une génération en détresse
Le constat est alarmant. Selon la Drees, en 2024, le nombre d’adolescentes et de jeunes femmes hospitalisées pour des gestes auto-infligés continue de grimper. Cette tendance inquiétante s’inscrit dans une dégradation brutale de la santé mentale débutée il y a plus d’une décennie.
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Le rapport de la Drees révèle une augmentation marquée des hospitalisations en lien avec des tentatives de suicide ou des automutilations, notamment en hospitalisation conventionnelle :
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+22 % chez les filles âgées de 10 à 14 ans entre 2023 et 2024
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+14 % chez les 15-19 ans
En psychiatrie, près de 12 000 femmes ont été hospitalisées en 2024 pour des gestes auto-infligés — la moitié d’entre elles ayant moins de 30 ans.
Le rôle trouble des réseaux sociaux
Parmi les causes envisagées, la Drees met en avant le mésusage des réseaux sociaux, ainsi que les violences spécifiques (cyberharcèlement, pression sociale, images de soi déformées) que ces plateformes peuvent amplifier. Ce phénomène, observé à l’échelle internationale depuis les années 2010, a connu une accélération notable avec la pandémie de Covid-19.
Face à cette urgence, le gouvernement a annoncé un "plan santé mentale" visant à renforcer les moyens en psychiatrie et à mieux accompagner les troubles psychiques. Le président Emmanuel Macron a d’ailleurs réaffirmé sa volonté d’interdire l’accès aux réseaux sociaux avant 15 ans, pointant du doigt leur rôle dans l’aggravation des comportements violents et autodestructeurs chez les jeunes.