5 novembre 2015 à 12h06 par Hélène Hamon
Piriac : un dealer échappe à une amende de 249 000 euros
Devant le tribunal de Nantes, un dealer originaire de Piriac a échappé à une grosse amende alors qu'il s'était rendu une cinquantaine de fois aux Pays-Bas pour y ramener de la drogue.
Un polytoxicomane de Piriac-sur-Mer a échappé mercredi soir à une lourde amende douanière, après avoir fanfaronné en garde à vue auprès des gendarmes qu'il s'était rendu "cinquante fois" à Rotterdam (Pays-Bas) entre 2009 et 2013 pour s'approvisionner en cocaïne et en héroïne.
En se basant sur la quantité de drogues moyenne qu'il avait déclaré rapporter, et à raison de 32 € le gramme d'héroïne et 60 celui de cocaïne, les douanes réclamaient donc 249.000 € à cet homme ! Le parquet avait aussi demandé au tribunal correctionnel de Nantes de le condamner à une peine allant de "deux ans et demi à trois ans de prison" pour ce "fructueux trafic".
Mais, à l'audience, compte-tenu des enjeux encourus, le jeune homme de 30 ans est largement revenu sur les procès-verbaux qu'il avait signés. "Les gendarmes m'ont pris pour un con, en me proposant de coopérer avec eux, sous le prétexte que je connaissais plein de monde", a-t-il affirmé. "Je ne leur ai donc raconté que des conneries, en leur disant que j'étais allé cinquante fois aux Pays-Bas, comme j'aurais très bien pu dire que j'y étais allé 100 ou 150 fois !".
"En plus, ce que je leur disais, c'était en off, je ne savais même pas qu'ils l'avaient mis dans le PV !", s'est-il insurgé. "Je l'ai signé sans même le lire, car j'étais fatigué de ma garde à vue."
Son avocate, avait ainsi pointé que l'enquête des gendarmes d'Ancenis ne reposait sur "aucun élément sérieux" autre que "l'auto-incrimination" de son client. Ce dernier, qui travaillait comme paludier avant son interpellation, avait en effet été arrêté en juillet 2013 à la barrière de péage d'Ancenis en compagnie d'un ami, alors qu'ils revenaient précisément de Rotterdam. Jugé en comparution immédiate juste après, il est depuis incarcéré.
Finalement, le tribunal correctionnel de Nantes a donné raison à son avocate, considérant qu'il n'y avait "pas eu suffisamment d'investigations poussées" pour pouvoir déclarer le prévenu coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés. Il a en conséquence écopé simplement de dix mois de prison fermes, qui ont été confondus avec sa précédente condamnation, et d'une amende douanière de 940 €.
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