16 octobre 2015 à 6h57 par Anthony MARSAIS

Gastronome accusée d'avoir survendu la qualité de ses cordons bleus et nuggets

Les produits étaient présentés comme confectionnés à partir de "viande de dinde". Il s'agissait en réalité de "viande gros grain". Le tribunal a requis une amende de 25 000 euros. L'avocat de Gastronome s'explique.

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Une amende de 25.000 € a été requise jeudi contre le groupe volailler Gastronome, jugé par le tribunal correctionnel de Nantes pour "tromperie sur la marchandise" après avoir survendu la qualité des cordons bleus et des nuggets en 2012 et 2013 à une quinzaine de grandes surfaces.

 

Ces poursuites pénales avaient été engagées après deux contrôles opérés en mars et septembre 2012 par la Direction départementale de protection des populations (DDPP) de la Loire-Atlantique sur le site du Bignon, où est transformée la matière première en provenance de l'abattoir de volailles de Nueil-les-Aubiers (Deux-Sèvres).

 

Vendus sous les marques Douce France, Ovalys et Gastronome, les produits étaient présentés comme confectionnés à partir de "viande de dinde". Il s'agissait en réalité de "viande gros grain", une sous-catégorie de moindre qualité, issue de la mixture de viande récupérée sur les os, et pouvant comporter des restes de cartilages et de plumes concassés.  Le groupe, basé à Ancenis, aurait ainsi gagné "120.000 € en six mois", selon l'administration.

 

"On ne reproche pas à Gastronome d'avoir fourni un produit dangereux pour la santé", recadre d'emblée Me César Ghrenassia, l'avocat d'une demi-douzaine de centrales d'achat. "On a tous conscience de la difficulté de travailler sur un secteur concurrentiel comme le sien... Mais si Gastronome avait rajouté "viande gros grain" sur ses étiquettes, il n'y aurait pas d'affaire aujourd'hui ! Seulement voilà : ils connaissaient très bien la différence de qualité entre les deux catégories." En conséquence, l'avocat parisien a réclamé 10.000 € de dédommagements pour ses clientes.

 

"NE PAS AFFOLER LE CONSOMMATEUR"

 

"Cette tromperie a été faite pour ne pas affoler le consommateur", appuie le substitut du procureur de la République, Antonin Rousseau, pour justifier l'amende de 25.000 € qu'il a requise. "C'était une prise de risque industrielle, peut-être un pari sur l'avenir, mais que Gastronome doit à présent assumer."

 

"En aucun cas, nous n'avons cherché à tromper les distributeurs et les consommateurs", se défend de son le directeur de Gastronome. "En réalité, c'est un sujet difficile et technique, qui concerne toute la profession depuis des années ; il n'y a d'ailleurs toujours pas d'accord européen sur le sujet."

 

Ecoutez Me Antoine de Brosses, l'avocat du groupe volailler.  

Écouter Avocat Antoine de Brosses

 

Le tribunal correctionnel de Nantes, qui a mis sa décision en délibéré, rendra sa décision le 10 décembre prochain./GF (PressPepper)

 

 

 

 

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