26 juin 2015 à 7h59 par Anthony MARSAIS

Un serrurier jugé pour des pratiques "trompeuses" et "agressives" autour de Nantes.

Cet homme de 50 ans avait, apparemment, la main lourde sur les factures, le prix final étant parfois éloigné du prix annoncé. Il aurait également forcé la main de certains clients ou aurait facturé à plusieurs reprises la même prestation.

RCA
Crédit : - Le tribunal rendra son jugement au mois de septembre.

NANTES, 25 juin 2015 (PressPepper) - Six mois de prison avec sursis et une mise à l'épreuve de deux ans ont été requis jeudi contre un serrurier turc spécialisé dans les dépannages d’urgence, qui était jugé au tribunal correctionnel pour ses pratiques commerciales "trompeuses" et "agressives" dans l'agglomération nantaise.
Le serrurier, âgé de 50 ans, devrait également avoir obligation de rembourser les six clients qui se sont plaints de ses agissements auprès des services de la répression des fraudes, a estimé le substitut du procureur. Ceux-ci habitent Nantes, Saint-Sébastien-sur-Loire, Basse-Goulaine, Bouguenais et Grandchamp-des-Fontaines ; d'autres personnes avaient déposé des réclamations similaires, mais le tribunal n'en avait pas été saisi.


"Une fois qu'il avait démonté la serrure, et sans nous présenter de devis, il nous a dit "Si je la remonte, c'est 700 €"", a ainsi témoigné une plaignante. "Or, on avait une porte béante, avec un rendez-vous à suivre pour notre fille handicapée... Bien évidemment, on a été obligés d'accepter."


D'autres clients se sont plaints de s'être fait facturer à plusieurs reprises la même prestation, ou de s'être fait monter des serrures de moindre qualité que celles qu'ils avaient payées.


"ENFERMEE DEHORS"


"Il nous avait annoncé un prix de 190 € au téléphone, avant de rajouter 65 € de frais de déplacement quand il est arrivé", raconte une jeune femme, "enfermée dehors" lors d'un emménagement. "Finalement, on en a eu pour 600 € ! Quand je lui ai dit que je trouvais ça un peu cher, il a commencé à hausser le ton... J'ai dû payer."


"Je fais 390 interventions par an, mais il n'y en a que six qui se plaignant... Et les autres, ils sont fous ?", ironise lui le serrurier, qui met aussi en avant le "stress" que génèrent ses interventions à toute heure de la nuit.


"Le stress, c'est la personne qui se retrouve coincée devant sa porte qui l'a", réplique le substitut du procureur. "On est alors parfois avec des enfants, il est tard... Le serrurier est alors attendu comme le Messie." Le magistrat pointe ainsi un devis à 1.290 €, là où "n'importe quel autre serrurier de la place de Nantes aurait facturé 600 €".


L'EXEMPLE DES MEDECINS


"Les gendarmes et policiers sont bien contents de trouver mon client, quand il s'agit d'intervenir à 3h du matin chez une personne cambriolée...", objecte Me Fabrice Petit, son avocat. "Cette disponibilité permanente, elle se paye ! Quand un médecin prend 35 € la consultation à 16h et 65 € à 2h du matin, personne ne le conteste."


Selon lui, la prétendue "agressivité" de son client, quand il hausse le ton, serait dûe en réalité à ses "problèmes d'audition". L'avocat a aussi confirmé que la "concurrence malsaine" des serruriers nantais pouvait jouer un rôle dans son comportement. "Il a été agressé deux fois l'an dernier, dans le cadre de guet-apens tendus de toute évidence par des concurrents, qui voulaient l'empêcher de travailler", affirme Me Fabrice Petit.


L'avocat a aussi invité le tribunal à "ne pas se laisser manipuler par des "victimes" entre guillemets", alors que le serrurier a "reçu deux coups de couteau d'un mauvais payeur" en 2013 et que les oppositions sur ses chèques se multiplient. "Il fait un métier extrêmement dangereux, il est toujours sur le fil... Il vient la nuit, en urgence, parfois jusqu'à 50 km autour de Nantes. Et, à la fin, on lui reproche presque d'être là !", insiste Me Fabrice Petit.


Le tribunal correctionnel de Nantes, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision le 10 septembre prochain./GF (PressPepper)

 

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