2 février 2015 à 0h00 par La rédaction

Sainte-Pazanne : le directeur de la maison de retraite avait détourné 1,2 million d'euros !

Il écope de 3 ans de prison, dont un an ferme.

RCA
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NANTES, 2 février 2015 (PressPepper) - Trois ans de prison, dont un ferme,ont été prononcés lundi par le tribunal correctionnel de Nantes envers l'anciendirecteur de la maison de retraite de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), quiavait détourné 1,2 million d'euros des comptes de l'établissement en l'espacede vingt ans.

D. R. - qui assurait seul la comptabilité de l'association Victor-Ecomard,en charge de la gestion de l'EHPAD éponyme - ponctionnait au moins 4.000 �?� parmois, en plus de son salaire de 3.500 �?�. Il gonflait pour cela des facturesexistantes de fournisseurs, et maquillait les relevés de comptes de la maisonde retraite.

Les faits avaient été découverts après son départ à la retraite, en juin2011 : la nouvelle direction avait été intriguée par une facture en date de2008, prétendument réglée en 2011... Contactée, l'entreprise censée avoir faitles travaux avait confirmé ne pas avoir remis les pieds à la maison de retraitedepuis trois ans.

"C'est comme si chaque résident, chaque jour, pendant vingt ans, avaitdéposé 2 �?� devant l'entrée de M. R.... Aujourd'hui, on ne peut plus investir,on ne peut plus rien faire", a résumé Jean Trochel, vice-président duconseil d'administration de la maison de retraite, à la barre du tribunalcorrectionnel de Nantes.

"Ce qui choque un peu les gens, c'est que, comme n'importe queldirecteur, vous réclamiez au personnel de la rigueur budgétaire... Or, enréalité, vous aviez une pratique totalement différente", fait par ailleursremarquer au prévenu le président du tribunal.

"J'ATTENDAIS LES GENDARMES"

"Assez vite, j'ai vu que cette histoire allait mal se terminer - c'estd'ailleurs ce qui s'est passé : tous les jours, j'attendais les gendarmes, jesavais qu'ils allaient venir", déclare pour sa part D. R., dont la filletravaille toujours au sein de l'établissement.

Avec l'argent détourné, cet habitant de Saint-Brévin-les-Pins âgé de 66 ansa expliqué avoir "refait l'étage de sa maison" et réglé "desdépenses courantes". Sa femme n'était pas au courant de ses agissements,a-t-il précisé, s'étonnant simplement qu'une partie de sa rémunérationn'apparaisse pas sur ses bulletins de salaire.

La substitut du procureur de la République avait requis trois ans deprison, dont deux fermes, pour l'ancien directeur de la maison de retraite deSainte-Pazanne, qui n'a jusqu'alors "pas remboursé un seul centime" àl'association Victor-Ecomard malgré la vente d'un appartement évalué à 100.000�?�.

"S'il n'a pas remboursé, c'est qu'il n'en a pas les moyens : c'est unhumain malheureux, qui est sorti du chemin et qui a fait des conneriesimportantes, mais cela ne sert à rien d'en rajouter", explique son avocat,Me Fathi Benbrahim. Le fruit de la vente de l'appartement, et celle probable desa maison, serviront en effet à rembourser en priorité le Trésor public, quilui réclame logiquement 305.000 �?� d'arriérés d'impôt sur le revenu.

Le tribunal correctionnel de Nantes a laissé le soin à un juged'application des peines (JAP) de déterminer les modalités d'exécution de lapeine (bracelet électronique, semi-liberté...)./GF (PressPepper)

Ecoutez le vice-président de la résidence, Jean Trochel.


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