9 septembre 2015 à 10h03 par Anthony MARSAIS

Saint-Nazaire : 8 ans de réclusion pour celui qui avait violé son ex-compagne

Les faits s'étaient déroulés en mars 2013 à Saint-Nazaire. Le couple s'était connu dans un ESAT.

RCA
Crédit : - Le prévenu, jugé ce mardi, a déjà purgé 2 ans et demi de prison.

Un Nazairien de 31 ans placé sous curatelle renforcée a été condamné mardi soir à huit ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Loire-Atlantique, pour avoir violé son ex-compagne en mars 2013, dont il était encore "amoureux".

 

Le prévenu, âgé 31 ans, devra également s'astreindre à un suivi socio-judiciaire de quatre ans à sa sortie de prison, sans quoi il s'exposera à une peine supplémentaire de deux ans d'emprisonnement. Son avocat Denis Lambert lui a déconseillé de faire appel, puisqu'il a déjà purgé deux ans et demi de prison dans le cadre de sa détention provisoire.

 

Le 27 mars 2013, l'accusé s'était en effet introduit dans l'immeuble de sa victime, situé comme le sien avenue de la République, en sonnant à tous les interphones de ses voisins et en prétextant un "malaise" de son ex-petite amie... Le couple avait vécu auparavant deux ans ensemble, à Nantes puis à Vertou, après s'être rencontré dans un ESAT de la Presqu’Ile. Soignée pour des troubles liés à l'autisme et à son syndrome d'Asperger, celle-ci lui avait alors finalement ouvert, contre son gré, de peur qu'il ne fasse du tapage auprès du voisinage.

 

Le jeune homme était alors brusquement reparti de chez elle, en lui subtilisant ses clés. "Ses clés, pour elle, c'est important, et il le savait", avait relevé lundi soir la directrice d'enquête devant les jurés de la cour d'assises. "Il savait qu'elle allait le suivre." La jeune femme, paniquée, avait en effet coursé son ex-compagnon jusqu'à son appartement.

 

Une fois sur place, ce dernier l'avait alors "étranglée en lui serrant le cou à plusieurs reprises", puis lui avait imposé une relation. La jeune femme avait alors brisé un verre, avant de se scarifier le poignet et les jambes, puis de porter des coups de tesson dans le dos de son ex-compagnon.

 

UN "DERACINEMENT" QUI L'A "TRAUMATISE"

 

Lors du procès, l’accusé a reconnu l'intégralité des faits qui lui étaient reprochés. Ce soir-là, il avait bu "cinq ou six bières" avec des amis devant un match de foot. Le jeune homme - jusque-là inconnu de la justice - a également reconnu consommer quotidiennement du cannabis.

 

Né en Colombie, l'accusé avait en effet été placé en orphelinat dans son enfance, après avoir connu la violence et les maltraitances au sein de sa famille. Il avait finalement été adopté à l'âge de 9 ans par une Française, qui l'avait ramené dans l'Hexagone. Après sa scolarité à Missillac, il avait commencé à se montrer violent vers ses 14-15 ans.

 

"Ce déracinement a été pour lui un vrai traumatisme", avait diagnostiqué la psychologue qui l'a examiné. "D'origine, je ne suis pas fils unique, mais là je le suis devenu, du fait de cette adoption", avait-il confirmé lundi aux jurés, au premier jour de son procès. "N'avoir ni frère ni soeur, c'était compliqué, surtout quand on est étranger."

 

Sans écarter ce contexte, l'avocate générale avait requis néanmoins "de 10 à 12 ans de réclusion criminelle" à l'encontre de cet accusé. Fabienne Bonnet avait notamment souligné qu'une experte avait pointé son risque de récidive "en cas de contexte émotionnel chargé".

 

"Je suis vraiment navré, profondément désolé pour ce que j'ai fait", avait-il lancé à son ex-compagne et sa famille, avant que les jurés ne partent délibérer. "Je tenais à vous faire part de mes plus sincères excuses : même si vous avez été gentils avec moi, je vous ai mal rendu la monnaie de votre pièce."/GF (PressPepper)

 

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