6 mai 2016 à 6h26 par Anthony MARSAIS

Saint-Nazaire : 17 ans de prison pour un meurtre pour une histoire de cigarettes...

A l’origine du drame, une histoire de 10 euros pour acheter des cigarettes…

RCA
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Florent Muyle, le SDF jugé depuis trois jours pour avoir tué à coups de couteau une de ses connaissances, le 30 octobre 2013, dans son appartement de la route de la Côte d'Amour à Saint-Nazaire, a été condamné à dix-sept ans de réclusion criminelle dans la nuit de mercredi à jeudi.


La cour d'assises de la Loire-Atlantique - qui a rendu son verdict peu avant 1h du matin - a également infligé trois ans de prison ferme à son oncle, qui comparaissait à ses côtés pour "non-assistance à personne en péril". Les jurés ont également décidé de son incarcération immédiate, alors que l'intéressé comparaissait libre à l'audience.


Les faits s'étaient produits dans un contexte de grande alcoolisation, après que le principal accusé ait reproché à Michael L.Q. - qui avait 3,44 g d'alcool par litre de sang - de ne pas vouloir lui prêter 10 € pour acheter des cigarettes... Le premier avait alors bloqué au sol le second, avant de lui planter "un grand coup de haut en bas au niveau du cou ou de l'épaule", selon le compagnon de la victime, qui lui n'avait pratiquement pas bu d'alcool de la soirée.


Florent Muyle et son oncle, qui l'accompagnait ce soir-là chez le couple d'homosexuels, avaient pris la fuite juste après la mort de l'homme de 43 ans. Le premier avait été retrouvé par les policiers vingt minutes plus tard, torse nu et "sentant fortement l'alcool", dans un buisson chemin de Porcé.


20 ANS DE RECLUSION CRIMINELLE REQUIS


Mercredi, devant la cour d'assises de la Loire-Atlantique, l'avocate générale avait requis vingt ans de réclusion criminelle à son encontre, et quatre ans d'emprisonnement ferme pour l’oncle.


Fabienne Bonnet avait dans un premier temps demandé aux jurés de la cour d'assises de tenir compte de "l'enfance chaotique" de Florent Muyle, dont la mère était prostituée en Belgique et qui a grandi en foyers. "Il avait une maman qui avait une profession pas simple à assumer pour un petit bonhomme de 8 ans", avait-elle convenu.


"Mais l'alcool, ce n'est pas quelque chose qui vous tombe dessus comme la foudre", avait-elle repris, dans la foulée. "La société a tendu des perches à monsieur, qu'il n'a pas su saisir... Au final, il a exécuté quelqu'un pour un petit bout de tabac, pour 10 €. Sa victime a payé de sa vie le fait de lui avoir résisté."


"Ce n'est pas de la science-fiction, je ne me rappelle de rien... Je ne peux que croire ce que l'on me rapporte à droite et à gauche", avait confié lundi l'accusé, qui avait 2,2 g d'alcool dans le sang le soir des faits. "Après cette épreuve, je vais travailler sur moi-même pour repartir du bon pied, et faire en sorte de ne plus me retrouver dans ce genre de situation."


Cet homme de 37 ans, originaire de Dunkerque (Nord), avait déjà été condamné en 2008 à deux ans de prison, pour de précédentes menaces de mort à l'aide d'un couteau, toujours en état d'ivresse... Epileptique, il consomme "vingt canettes de bière par jour" depuis que sa mère est tombée dans un coma irréversible suite à un accident de scooter./GF et OS (PressPepper)


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