2 février 2016 à 7h26 par Anthony MARSAIS
Quatre "faux policiers" poursuivis pour 75 vols commis chez des personnes âgées
Ils s'en prenaient à des personnes âgées de plus de 70 ans... Ils repartaient avec des bijoux ou de l'argent liquide.
Le tribunal correctionnel de Nantes juge depuis lundi quatre présumés "faux policiers", suspectés d'avoir commis soixante-quinze vols en 2011 et 2012 chez des octogénaires et nonagénaires dans l'agglomération nantaise, mais aussi à Basse-Goulaine, Clisson, La Regrippière, Pornic et La Baule.
Les plaintes ont fait l'objet d'une enquête commune après que les policiers aient cru reconnaître M.D. sur les images d'un distributeur automatique de billets (DAB), où il se servait d'une carte bancaire volée chez l'une des victimes.
Ce Nantais de 52 ans, employé d'une entreprise du bâtiment, avait déjà été condamné en 1996 à douze ans de prison par la cour d'assises de la Loire-Atlantique pour des "viols en réunion" et "violences sous la menace d'une arme".
Les enquêteurs avaient alors opéré un travail sur la téléphonie du suspect et de ses proches, qui avaient par ailleurs été plus ou moins reconnus par certains plaignants et des commerçants chez qui ils auraient déboursé l'argent volé.
Son frère S.D., 35 ans, qui habite près de La Bruffière (Vendée), avait ainsi été incriminé : lui aussi a déjà été condamné pour "abus de faiblesse" et "vols en réunion". Leur neveu F.C., un Couëronnais de 27 ans, a également été mis en cause, tout comme M.M., un Manceau de 25 ans. Une fausse carte de policier - "avec une photo de Coluche", a précisé le président du tribunal correctionnel - avait également été retrouvée chez ce dernier.
ILS SE DISENT INNOCENTS
Lundi, à l'ouverture du procès, les suspects - à qui on impute aussi des vols à Séné (Morbihan) et Charron (Charente-Maritime) - se sont dit en grande partie innocents, s'estimant d'abord victimes de leurs longs casiers judiciaires.
Seule certitude, les plaignants ont tous fait état de scénarios en deux temps : un complice prétendait d'abord que son enfant avait "jeté un objet" dans leur jardin, ou bien que leur chat ou leur chien s'y trouvait, pour s'introduire chez eux afin de "venir le récupérer". Des variantes existaient : parfois, il s'agissait d'un prétendu "agent EDF" qui devait "planter un poteau dans le jardin", ou encore d'un soi-disant "agent des eaux" venu vérifier une fuite sur une canalisation.
De faux policiers intervenaient alors dans un second temps, en affirmant que les premiers venus étaient en réalité des voleurs et qu'ils devaient inspecter les lieux pour vérifier si des objets n'avaient pas été dérobés. Ils repartaient avec certains bijoux officiellement "pour relever les empreintes" au commissariat de police... mais ne revenaient jamais avec.
Le procès des quatre suspects, prévu pour durer trois jours, doit se terminer ce mercredi./GF (PressPepper)