20 avril 2016 à 18h01 par Hélène Galiana
Prison avec sursis pour l'étudiante voilée qui rêvait de voir une bombe "exploser à Nantes"
A Nantes, la jeune femme qui avait l'apologie du terrorisme dix jours après les attentats de Paris, a été condamnée pour "violences" et "outrages".
L'étudiante nantaise d'origine marocaine qui avait refusé d'enlever son voile lors d'une journée "Défense et Citoyenneté" au centre de recrutement de l'armée de terre, le 23 novembre dernier, a écopé mercredi de quatre mois de prison avec sursis pour "violences" et "outrages" aux policiers.
Elle sera également soumise à une mise à l'épreuve de dix-huit mois, au cours desquels elle aura pour obligations de suivre des soins et de verser aux victimes 1.500 € de dommages et intérêts. Elle devra également effectuer trois semaines de travail d'intérêt général (TIG) au profit d'une association ou d'une collectivité.
La jeune femme avait également été déférée devant le tribunal correctionnel de Nantes pour "apologie du terrorisme", après avoir dit "Je souhaite qu'une bombe explose à Nantes, aussi" aux militaires du Centre d'information et de recrutement des forces armées (CIRFA) de Nantes : ces propos avaient été proférés dix jours après les attentats de Paris.
"Je suis peinée d'en arriver là, mais j'ai été mal comprise", s'est défendue la prévenue, qui a expliqué avoir simplement voulu répondre à "l'ironie" d'un militaire qui lui avait demandé si elle souhaitait "aller faire le jihad en Syrie". L'intéressé, qui avait une version légèrement différente des faits, a d'ailleurs admis avoir tenu "des paroles pas appropriées".
Sur son refus de retirer son voile, cette étudiante en première année d'économie-gestion a expliqué qu'elle ne l'avait "jamais retiré à la fac" et que cela ne lui avait "jamais posé problème". "Aujourd'hui, vous vous présentez toutefois devant nous sans voile, dans une tenue tout à fait classique...", lui a fait observer le président du tribunal. "C'est mon choix, de l'enlever ou de le mettre", lui a-t-elle répondu.
La jeune femme avait par la suite eu une "crise de nerfs" devant les animateurs de la journée Défense et Citoyenneté, en faisant valdinguer des papiers et en fracassant une bouteille en verre contre un mur. Elle avait ensuite traité de "fils de pute" et "sale bâtard" un policier qui l'avait interpellée, et de "sale chienne" une de ses collègues sur qui elle avait craché.
L'enquête a permis d'établir que la jeune femme est en réalité en proie à des troubles psychiques, qui avaient conduit les médecins à lui administrer des antidépresseurs peu de temps avant les faits.