29 avril 2016 à 16h44 par Hélène Galiana

Pornichet : treize ans de réclusion criminelle pour un "meurtre presque sans mobile"

Un nazairien a été condamné à treize ans de réclusion criminelle à Nantes, pour le meurtre de son ami chez qui il logeait à Pornichet, le 8 août 2013.

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Treize ans de réclusion criminelle ont été prononcés vendredi après-midi par la cour d'assises de la Loire-Atlantique à l'encontre du Nazairien de 48 ans qui était jugé depuis mardi pour le "meurtre" d'un ami, qui avait été retrouvé mort à son domicile de Pornichet le 8 août 2013.

 

L'avocat général avait requis la veille quinze ans d'emprisonnement à l'encontre de l'homme, qui a finalement bel et bien été condamné pour "meurtre". Ses avocats avaient pourtant plaidé vendredi matin pour de simples "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" : après de multiples "louvoiements" au cours de l'instruction, leur client avait tout juste admis avoir "poussé au niveau du cou" son ami pour le coucher sur son lit.

 

Mais, dans son réquisitoire, l'avocat général avait présenté l'accusé comme "un bonimenteur", qui "finit par croire à ses mensonges". Ce dernier avait lui-même appelé la police après avoir retrouvé à son réveil, disait-il, le corps inanimé de son ami, chez qui il logeait depuis quelques jours. Cet éboueur intérimaire venait alors de rechuter dans l'alcoolisme après une "rupture sentimentale" et avoir appris que ses contrats auprès de Veolia ne seraient pas renouvelés... Décrit comme "un frère" par l'accusé, il présentait alors un taux de 3,84 g d'alcool par litre de sang.

 

Le médecin légiste avait lui-même conclu à une "strangulation vitale manuelle", et à une "compression cervicale volontaire et appuyée". Il soulignait aussi que la "bifurcation carotidienne" était le siège d'un centre nerveux, et qu'une pression à cet endroit pouvait occasionner "une perte de connaissance et un décès rapide en quelques secondes". Une mort semblable à "une pendaison" ou à "un jeu du foulard", avait comparé l'avocate de la mère de la victime.


"PAS LE MEURTRE D'UN BON SAMARITAIN"

 

"Il s'agit bien d'un meurtre, presque sans mobile... C'est le meurtre de la colère : la colère de voir cet ami s'enfoncer et se noyer volontairement", avait insisté l'avocat général. "Mais ce n'est pas le meurtre d'un Bon Samaritain qui serait devenu diabolique : la réalité, c'est que le mise en cause vivait aux crochets de la victime, dans son appartement et en se servant de sa voiture."

 

Plusieurs des anciens collègues, employeurs et amis de l'accusé ont également fait état d'un "alcoolisme certain en ancien" chez ce garçon de café, qui voulait se reconvertir comme boucher. L'expert avait ainsi évoqué l'hypothèse qu'il aurait "vu dans la déchéance de son ami l'image de ce qu'il pouvait craindre de devenir".

 

L'avocat général n'a en revanche pas repris la thèse l'avocat de la compagne de la victime, qui se demandait si cet "accusé retors" n'avait pas fait de la victime son "souffre-douleur". De nombreuses contusions, qui ne pouvaient pas toutes correspondre à des chutes, ont en effet été retrouvées sur l'ensemble de son corps.

 

Le meurtrier n'est en outre pas totalement inconnu de la justice, jusqu'alors : il a déjà été condamné à deux reprises pour des vols avec violences, à Nice et à Paris. Il a aussi déjà menacé son ex-compagne avec un revolver. /GF et OS


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