21 avril 2016 à 14h28 par Anthony MARSAIS

Nuit debout à Nantes : polémique autour d'un "jeu" au Carrefour Market

La police affirme que 50 participants à Nuit Debout ont investi un Carrefour Market mardi soir et fait main basse sur les rayons. Le mouvement évoque plutôt un concours qui aurait quelque peu dérapé.

RCA
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Entre le commissariat et Nuit Debout, les versions divergent sur ce qu’il s’est passé mardi soir à Nantes. A 20h50, selon la police, « 50 manifestants du collectif Nuit Debout » auraient investi le magasin Carrefour Market situé sur le carré Feydeau, face à la place du Bouffay. Ils auraient « fait main basse sur les rayons ». Un dispositif policier aurait alors été mis en place pour leur empêcher la sortie du commerce. Pris au piège, ils auraient consenti à déposer la marchandise et à quitter les lieux, « sans emporter aucun butin » et sans commettre de dégradation. Il n'y a pas eu d'interpellation.

 

Les participants de Nuit Debout, présents sur place, ont une version quelque peu discordante, même s’ils reconnaissent que la situation a sans doute dérapé. « Déjà, nous ne sommes pas un collectif, précise Camille, une habituée de Nuit Debout, présente mardi soir. Personne n’est donc inscrit, chacun est libre de venir et de repartir lors de nos soirées. On ne peut pas contrôler tout le monde. La vérité, c’est que nous avions organisé un jeu : chacun devait se rendre dans le magasin et sélectionner un produit polluant, inutile ou discriminant. On devait ensuite se retrouver au rayon fruits et légumes pour exposer nos trouvailles. On était une centaine. On s’est vite rendu compte que certains avaient renversé des produits. Une quinzaine d’entre nous a alors tout remis en ordre. Quand on est sorti, on a appris qu’il y avait eu des vols. Si certains ont fait ça, ils doivent assumer. »

 

Une cagnotte pour réparer le préjudice

 

Mercredi, certains auraient proposé que Nuit Debout mette en place une cagnotte pour réparer le préjudice. « Mais on ne connait pas le préjudice, précise Camille. Et on ne sait pas s’il y a eu une plainte. » La direction du magasin, contactée ce jeudi midi, confirme qu’aucune plainte n’a été déposée « pour l’instant », mais ne souhaite faire aucun commentaire sur l’incident.

 

« Notre seul but, c’est de refaire de l’espace public un espace de discussion politique, rappelle Camille. La jeune femme lance d’ailleurs des invitations. A ceux qui critiquent ou tente de discréditer le mouvement, elle leur propose de venir échanger place du Bouffay : « Arrêtons le dialogue par Facebook interposés ». Le carton vaut aussi pour les forces de l’ordre : « Quant à la police, ce serait bien qu’on puisse instaurer avec elle un espace de dialogue également ». Le message est passé.


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