24 février 2016 à 7h24 par Anthony MARSAIS

Notre-Dame-des-Landes : prison avec sursis requise pour les agriculteurs récalcitrants

La situation aurait pu tourner au drame au retour d'une opération menée par des agriculteurs en soutien aux habitants menacés d'expulsion à Notre-Dame-des-Landes.

RCA
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De quatre à six mois de prison avec sursis ont été requis mardi envers trois agriculteurs opposés au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui étaient jugés en comparution immédiate pour "refus d'obtempérer", "mise en danger d'autrui" et "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique".

 

Les faits s'étaient produits le 11 janvier dernier à Couëron, de retour d'une manifestation à Cordemais, au lendemain de l'évacuation des tracteurs qui occupaient le pont de Cheviré contre l'expulsion de leurs homologues de la ZAD. Les trois prévenus, qui devaient être jugés juste après les faits, avaient alors demandé un renvoi pour préparer leur défense.

 

La peine la plus lourde a au final été réclamée pour M.G., qui avait roulé ce soir-là aux côtés d'un autre tracteur sur "500 ou 600 mètres" pour empêcher les gendarmes d'escorter leur convoi. Ce jeune homme de 23 ans avait dû se rabattre en catastrophe sur la file de droite, des voitures arrivant en face alors qu'il faisait déjà nuit... Outre la peine de prison avec sursis, le parquet a réclamé que son permis de conduire soit ainsi suspendu pendant six mois. "Je regrette, nous aurions dû ranger nos tracteurs... C'était débile", avait-il confessé aux gendarmes, lors de son audition à la brigade.

 

Sa mère, âgée elle de 54 ans, s'était montrée plus silencieuse devant les gendarmes ; le ministère public a requis à son encontre cinq mois de prison avec sursis et autant de suspension de son permis de conduire.

 

Enfin, quatre mois de prison avec sursis et quatre mois de suspension de permis de conduire ont été demandés à l'encontre du troisième prévenu, C.D. : il était reproché à cet agriculteur, âgé lui aussi de 54 ans, d'avoir forcé un barrage des gendarmes au niveau du rond-point du Super U de Saint-Etienne-de-Montluc. Il aurait à cette occasion dégradé un lampadaire municipal et happé, avec la roue de son tracteur, la manche d'un gendarme posté au sol.

 

L'intéressé avait déjà été condamné par le passé pour des délits ayant tous trait au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : refus de se soumettre à des prélèvements d'empreintes génétiques, "vol" de terres agricoles, etc...

 

Les trois gendarmes, pour leur part, ont demandé 3.000 € de dommages et intérêts pour l'un et 1.000 € pour chacun des deux autres. Fait rarissime, la chambre des comparutions immédiates a mis son jugement en délibéré, et rendra sa décision le 7 mars prochain. De nombreux policiers avaient été déployés à l'entrée du Palais de justice pour cette audience, alors que près de 200 personnes s'étaient rassemblées en soutien aux prévenus./GF (PressPepper)


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