23 septembre 2015 à 8h03 par Anthony MARSAIS

Notre-Dame-des-Landes : les procédures d'expulsion relancées devant la justice et des journalistes menacés

Ecoutez le témoignage d'un zadiste, qui juge que l'Etat ne respecte pas le moratoire sur les expulsions à Notre-Dame-des-Landes.

RCA
Crédit : - Ecoutez ce zadiste, qui a témoigné ce mardi devant le palais de justice de Nantes.

Un juge de l'expropriation a examiné mardi à Nantes les demandes d'expulsion de trois habitants de la zone d'aménagement différé (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes, signe de la volonté politique de l'Etat de relancer le projet d'aéroport.

 

Le magistrat rendra sa décision le 20 octobre, mais un éventuel recours à la force publique pourrait être contrarié par la trêve hivernale sur les expulsions, selon un observateur avisé du dossier.

 

Les requêtes du groupe Vinci, en charge du "transfert" de l'actuel aéroport de Bouguenais au nord de l'agglomération, sont en tous cas les premières à intervenir depuis le rejet des requêtes des opposants au projet d'aéroport par le tribunal administratif de Nantes, en juillet dernier.

 

Les occupants de la zone d'aménagement différé (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes avaient empêché le matin-même la venue du juge de l'expropriation sur place, un préalable pourtant imposé par la procédure.

 

Outre des "menaces verbales" et des "tentatives d'intimidation", plusieurs journalistes ont vu au même moment les pneus de leurs voitures crevés, ce qui a incité le Club de la Presse de Nantes à dénoncer "une nouvelle atteinte à la liberté de la presse" sur la ZAD. Celui-ci a aussi appelé les opposants historiques au projet d'aéroport à "prendre les mesures nécessaires pour que ces faits ne se reproduisent plus jamais".

 

"PROVOCATION"

 

Plusieurs dizaines d'autres opposants au projet d'aéroport se sont également rassemblés dans l'après-midi devant le Palais de justice de Nantes, au moment où le juge de l'expropriation tenait son audience. Ils estiment que l'Etat" revient sur sa promesse" de ne pas engager d'expulsion avant l'extinction des recours juridiques, alors que la principale association d'opposants a formellement fait appel de la décision.

 

"Pour nous, c'est une provocation", a déclaré aux journalistes un occupant de la "zone à défendre", qui n'a pas voulu décliner son identité. "La ZAD n'est pas une zone perméable aux agents de l'Etat venus aménager nos lieux de vie."

 

"Ce serait une très mauvaise idée du gouvernement que de se lancer sur une seconde opération César : la première a échoué, et je ne vois pas comment la seconde pourrait réussir, sachant qu'on est plus de 200 à vivre en permanence sur la ZAD et qu'on est soutenus par des milliers de personnes", a-t-il mis en garde.

 

"On a construit énormément de choses : d'abord des liens d'affection et de collaboration joyeuse, mais aussi des projets agricoles", a poursuivi le même zadiste. "On cultive tout plein de jardins vivriers, mais aussi des cultures collectives de pommes de terre, de céréales, d'oignons, de poireaux... Un groupe produit aussi du pain, depuis la culture dans les champs jusqu'à la boulangerie, en passant par le moulin."

 

"Pour moi, c'est une utopie en cours de réalisation... Souvent, dans l'esprit des gens, une utopie, c'est quelque chose de naïf et d'irréalisable, mais on est en train de la réaliser", estime-t-il.

 

Ecoutez le témoignage d’un zadiste.

Écouter Ecoutez ce zadiste rencontré mardi devant le palais de justice

 

GF (PressPepper)

 

 

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