14 avril 2016 à 7h01 par Anthony MARSAIS

Les escrocs sévissaient en famille sur Le Bon Coin... et sur toute la région

Malgré l'absence des prévenus, le tribunal correctionnel de Nantes a prononcé une peine de prison ferme à l'encontre d'un père de famille de Sévérac.

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Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné mercredi en leur absence quatre membres d'une même famille, qui se servaient de chèques volés pour acheter des véhicules sur Le Bon Coin, avant de les revendre très vite en échange d'argent liquide.


La peine la plus lourde a été prononcée envers un habitant de Sévérac de 47 ans, qui a écopé de huit mois de prison fermes - sans aménagement de peine dans l'immédiat. Son fils de 19 ans a pour sa part été condamné à huit mois de prison avec sursis, et sa fille de 20 ans à deux mois de prison avec sursis. Son troisième enfant sera pour sa part jugé ultérieurement par le tribunal pour enfants pour ces mêmes faits.


Enfin, le dernier prévenu, leur oncle de 40 ans, a écopé de quatre mois de prison fermes, qu'il purgera à son domicile de Sion-les-Mines à l'aide d'un bracelet électronique. Ce dernier, déjà condamné seize fois par le passé, était le seul à avoir pris soin de se faire représenter par une avocate : les faits étaient survenus un mois après une précédente condamnation à Bordeaux, et il était alors sous le coup d'une mise à l'épreuve...


Le principal prévenu, père des trois enfants, qui se dit "négociant automobile", aurait pourtant été bien avisé lui aussi de venir se défendre au tribunal : son casier judiciaire portait trace de vingt-sept mentions depuis 1988. Au final, lui et sa famille devront aussi verser près de 8.000 € de dédommagements aux six victimes qui s'étaient constituées parties civiles.


"PETITE TROUPE D'ESCROCS"


Un habitant de Caro (Morbihan), avait ainsi remis sa Peugeot 406 au principal suspect et à son fils aîné contre un chèque volé de 800 €. Sa voiture avait finalement été interceptée quelques jours plus tard par les gendarmes de Redon, mais elle se trouvait dans un état tellement déplorable qu'elle avait dû être mise à la casse.


"Suite à cette histoire, on a aussi dû déménager : ma femme ne se sentait plus en sécurité dans notre maison, où ces gens-là étaient venus pour négocier l'achat de la voiture", a expliqué à l'audience cette victime.


Un habitant de Legé, s'était lui fait remettre un chèque en bois de 3.000 € lors de la vente de sa voiturette sans permis. Les prévenus - qui se faisaient passer à chaque fois pour "le compagnon" de la titulaire du chéquier volé - l'avaient revendue juste après pour 1.200 € en liquide à une jeune fille de Vritz.


"On a affaire à une petite troupe d'escrocs, qui sévissait un peu partout dans la région", résume le procureur de la République. "Ils achetaient essentiellement des voiturettes sans permis, car ils savaient que les personnes qui n'ont pas le permis de conduire sont souvent fragiles." Le représentant du ministère public avait souligné en particulier "la responsabilité d'ordre moral" du père de famille et "l'éducation pernicieuse" de ses enfants./GF (PressPepper)


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