29 juin 2016 à 9h37 par Valentin Esteve

Les braconniers de civelles arrêtés à Nantes, le Pellerin, Vertou et Basse-Goulaine condamnés

18 braconniers ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Nantes à des amendes de 600 à 5 000 euros.

RCA
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Le tribunal correctionnel de Nantes a infligé mardi des amendes allant 600 à 5 000 € à l'encontre de 18 braconniers de civelles (petite anguille), qui avaient été interpellés lors de 10 contrôles distincts opérés entre le 13 janvier et le 22 avril derniers à Nantes, Basse-Goulaine, Vertou, Bouguenais et Le Pellerin.

 

La majorité d'entre eux devra également verser 500 € chacun de dommages et intérêts à une association de pêcheurs professionnels, et autant à une autre de pêcheurs amateurs. L'association écologiste Robin des Bois - qui s'était aussi constituée partie civile - a obtenu pour sa part 8 000 € pour son préjudice moral et 8 600 € pour le préjudice écologique.

 

Pour la plupart récidivistes et issus de la communauté des gens du voyage, les prévenus avaient été contrôlés de nuit par des policiers, des gendarmes ou des agents de l'Onema (Office national des eaux et des milieux aquatiques). Ils se trouvaient alors sur le canal de la Martinière au Pellerin, sur l'écluse du canal Saint-Félix à Nantes ou encore au barrage de la Chaussée des Moines à Vertou, des endroits privilégiés pour pêcher les civelles ; ces alevins d'anguilles, qui se revendent au marché noir de 300 à 400 €/kg pour être dégustés, sont surnommés "l'or blanc".

 

"PETIT CHOMEUR INDIGENT"

"Depuis soixante ans, la pêche à la civelle est une activité traditionnelle en Loire-Atlantique... S'il y a moins de civelles aujourd'hui, ce n'est pas à cause des pêcheurs mais de la pollution", s'est défendu pour sa part l'un d'eux, qui avait été surpris le 26 janvier aux abords de l'écluse de la Martinière, au Pellerin, avec une vingtaine d'autres personnes. "Moi aussi, comme beaucoup, j'ai essayé de travailler en usine... Mais quand on se fait jeter du jour au lendemain, il ne faut pas s'étonner après qu'on cherche à se faire de l'argent autrement", a ajouté ce "chômeur" de 26 ans.

 

Ses propos ont "fait doucement rire" le procureur de la République, qui a brocardé cette image du "petit chômeur indigent" : la "vingtaine de kilos" que l'intéressé avoue avoir pêchés la saison dernière a dû se revendre pour environ 8.000 € au marché noir, selon les calculs du représentant du ministère public. "Dire que la civelle disparaît à cause de la pollution est une aberration : il est clair qu'elle est décimée à cause de la surpêche", a abondé l'avocat de Robin des Bois.

 

Plus cocasse : un autre prévenu avait été découvert "allongé dans la vase", toujours aux abords du canal de la Martinière. Cet habitant de Pierric âgé de 37 ans cherchait en effet "à se cacher", selon l'Onema. Un autre, s'est lui encastré contre un arbre en tentant de fuir en voiture. Un dernier avait été surpris à 5h30 du matin sur le barrage de la Chaussée des Moines, à Vertou, en compagnie d'une demi-douzaine d'autres personnes. Ce récidiviste avait alors expliqué aux agents de l'Onema qu'il était simplement "en train de se promener", et certainement pas en train de pêcher la civelle.


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