11 décembre 2015 à 9h11 par Anthony MARSAIS

Le feu de poussette avait fait 8 blessés à Nantes : 6 ans de prison pour l'incendiaire

Le feu, déclenché sur une poussette dans un hall d'immeuble des quartiers Nord à Nantes, s'était propagé. L'un des auteurs a été condamné à 6 ans de prison ce jeudi soir, au-delà des réquisitions de l'avocat général.

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Le jeune homme de 24 ans qui était jugé depuis mardi pour l'incendie nocturne d'un petit immeuble de la rue de Toronto, dans les quartiers nord de Nantes, en mai 2011, a été condamné jeudi soir à six ans de prison par la cour d'assises de la Loire-Atlantique, une peine plus lourde que les réquisitions.

 

"De trois à quatre années d'emprisonnement" avaient en effet été réclamés un peu plus tôt envers I.B pour ces "dégradations par incendie ayant provoqué une incapacité totale de travail personnel supérieure à huit jours". L'homme a par ailleurs été acquitté par les jurés pour le délit connexe de "non-assistance à personne en danger".

 

La nuit des faits, 68 pompiers avaient été engagés pour éteindre l'incendie qui avait gagné ce petit immeuble de quatre étages, appartenant à l'office HLM Nantes Habitat. Huit personnes avaient été blessées lors de ce sinistre, dont trois jeunes enfants, en tentant de traverser la cage d'escalier en feu.

 

L'enquête avait finalement permis d'établir qu'un des occupants du quatrième étage de l'immeuble avait eu juste avant un différend dans le tramway avec l'accusé et deux de ses complices, au sujet d'une dette qu'il n'aurait pas honorée. Ces derniers, après s'être fait éconduire de chez lui un peu plus tard, avaient alors mis le feu à une poussette dans le hall.

 

Par la suite, aucun d'entre eux n'avait pu expliquer pourquoi ils n'avaient pas sorti la poussette en feu de la cage d'escalier, ni pourquoi ils n'avaient pas prévenu les pompiers, qui n'avaient été alertés que par le commissariat.

 

LES NORMES DE SECURITE EN QUESTION

 

Dans ses réquisitions, l'avocat général avait toutefois trouvé des circonstances atténuantes à l'accusé, qui avait découvert à l'âge de 8 ans que son père n'était pas son père biologique, avant de connaître une "scolarité chaotique". Le représentant du ministère public avait également voulu croire que sa nouvelle compagne, avec qui il a eu un fils, allait le stabiliser. "Une compagne, ça vaut tous les éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse", avait-il dit.

 

"Mon client n'est pas qu'une catastrophe ambulante", avait également appuyé son avocate, Me Amel Maugin, qui voulait qu'I.B. ne soit condamné par les jurés que pour le délit de "non-assistance à personne en danger". "Sa révolte permanente par rapport à ses origines est aujourd'hui apaisée, grâce à sa compagne."

 

Ses quatre complices avaient été jugés pour leur part par le tribunal correctionnel de Nantes pour le seul délit de "non-assistance à personne en danger", et avaient écopé de seize mois de prison, dont quatre fermes.

 

Reste que l'incendie a eu des conséquences terribles pour les victimes, l'un des enfants brûlés ayant par exemple été contraint de porter un gant pendant les trois années qui avaient suivi l'incendie.

 

"C'est absolument inouï, les conséquences : on n'imagine pas qu'une poussette qui s'enflamme puisse causer de tels dégâts", confirme Me Olivier Renard, avocat d'une famille de l'immeuble, par ailleurs quelque peu interpellé par l'absence de dispositifs de sécurité dans cet immeuble appartenant à l'office HLM de la mairie de Nantes.

 

"A cette époque où les normes sont partout, on a du mal à l'imaginer, mais il n'y a a priori pas d'obligation d'avoir des dispositifs de cette nature : il n'y avait pas d'ascenseur, pas d'escalier de secours, pas même d'extincteur dans les parties communes... C'est un peu sidérant, compte-tenu du nombre de personnes qui habitent dans cette immeuble", a-t-il dit.

 

Olivier Renard, avocat d’une famille de l’immeuble, réagit à l’issue du verdict.  

Écouter Olivier Renard

 

 

 

 

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