16 mars 2016 à 12h05 par Hélène Hamon

Le CHU de Nantes condamné après la greffe d'un rein cancéreux

Le CHU de Nantes a été condamné à dédommager un habitant du Maine-et-Loire qui avait perdu sa femme, greffée d'un rein qui s'était avéré cancéreux.

RCA
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Le CHU de Nantes a été condamné à verser près de 88.000 € de dédommagements à un habitant de Champteussé-sur-Baconne dans le Maine-et-Loire, après que son épouse de 33 ans soit décédée en juin 2009 suite à la greffe d'un rein... qui s'était finalement avéré être touché par des métastases cancéreuses.

 

Cet homme qui avait demandé plus de 220.000 € à l'hôpital, avait été rejoint dans cette procédure par ses deux ex-beaux-parents, qui se sont vus allouer pour leur part 3.250 € chacun pour leur "préjudice d'affection" suite à la disparition de leur fille. Celle-ci, qui était atteinte d'une grave maladie rénale depuis ses 6 ans, était morte neuf mois après la greffe, alors que deux précédentes transplantations avaient échoué.

 

Le CHU de Nantes a également été condamné à verser un peu plus de 16.000 € à la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) du Maine-et-Loire, pour les frais de santé qu'elle avait déboursés pour son assurée sociale : la CPAM s'était pour cela prévalu des conclusions "accablantes" du rapport d'expertise à l'encontre de l'hôpital nantais.

 

L'expert avait en effet relevé que le cancer avait été diagnostiqué avec "beaucoup de retard", et que ses radiologues avaient "très mal raisonné". Le CHU lui avait d'ailleurs indiqué que son service de radiologie "ne repose que sur des internes", avait souligné l'avocat de la famille de la victime, Me Jean-Philippe Meschin, dans ses écritures.

 

"Les experts soulignent que la mort de la malade est en relation directe et certaine avec la greffe", confirme le tribunal administratif de Nantes dans son jugement. "L'évolution de l'état de santé de la victime apparaît comme étant la conséquence directe et certaine des fautes liées au retard et à l'erreur de diagnostic relevées lors de son hospitalisation."

 

Les juges ont toutefois retenu un partage de responsabilités de 50 % entre les parties, sur la foi d'un second rapport d'expertise établi par un chirurgien, à la demande de l'assureur du CHU./GF


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