8 mars 2016 à 7h57 par Anthony MARSAIS

L'hôpital de Saint-Nazaire devra indemniser le patient sujet à des problèmes d'érection

Il était venu pour des douleurs abdominales. Il est aujourd'hui impuissant.

RCA
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Le tribunal administratif de Nantes a condamné le centre hospitalier de Saint-Nazaire à payer 10.000 € de dédommagements à un habitant de Pontchâteau, devenu sexuellement impuissant suite à un "retard de prise en charge" lors d'une opération le 31 janvier 2008.

 

Les juges nantais ont également accordé 4.000 € à son épouse, 2.000 € supplémentaires pour leurs frais d'expertise et enfin 1.500 € pour leurs frais de justice. Ces sommes restent toutefois loin des demandes de la victime et de son épouse, qui réclamaient près de 125.000 € à l'hôpital de Saint-Nazaire.

 

L'homme, âgé de 63 ans au moment de faits, y avait été initialement hospitalisé pour des douleurs abdominales, avant de se voir prescrire des injections d'anticoagulants. Mais le sexagénaire s'étant plaint aux infirmières d'une "érection anormale et persistante", celles-ci avaient dû être stoppées. Il avait alors dû être transféré à la Polyclinique de l'Europe quinze heures après son admission, en pleine nuit, faute de médecins à l'hôpital public capables de le prendre en charge.

 

Or, "le centre hospitalier (...) disposait de blocs opératoires disponibles à compter du début d'après-midi du 31 janvier, dont la victime (...) n'a pu bénéficier malgré les demandes des médecins du service", constatent les juges nantais. "En outre, l'urologue de garde n'étant pas joignable, il a fallu recourir aux urgences de la Polyclinique de l'Europe."

 

"Le retard inexpliqué dans la prise en charge de la pathologie de l'intéressé, qualifiée par l'expert de "particulièrement déficiente" et dont découle l'impuissance dont il souffre aujourd'hui, constitue une faute de nature à engager la responsabilité du centre hospitalier de Saint-Nazaire", en déduisent les juges nantais.

 

Ces derniers ont toutefois minoré ou écarté certaines demandes indemnitaires du couple, considérant par exemple que "l'atteinte psychologique à la virilité ne constitue pas un préjudice indemnisable".

 

"D'habitude, on a tendance à imaginer les affaires de handicap avec des gens en fauteuil roulant, mais le préjudice sexuel est désormais considéré lui aussi comme un handicap à part entière", avait plaidé leur avocate à l'audience. "Dans cette affaire, le dysfonctionnement de l'hôpital est évident, et je trouve même indécent de venir le contester."/GF (PressPepper)


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