21 juin 2016 à 6h01 par Anthony MARSAIS

Châteaubriant : ils choisissaient les boulangeries à cambrioler "au hasard" dans l'annuaire

Le jeune homme écopé de 9 mois de prison ferme. Son complice, lui, s’est suicidé.

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Un jeune de Rezé a été condamné lundi à neuf mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nantes, pour avoir pris part entre juillet et octobre 2015, avec un ami d'enfance, à cinq vols ou tentatives de vol nocturnes dans des boulangeries du pays de Châteaubriant.


Le jeune homme de 25 ans sera toutefois bientôt libéré : il a déjà purgé huit mois et demi de détention provisoire dans cette affaire. Les juges nantais n'ont par ailleurs par révoqué les trois mois de prison avec sursis qui planaient au-dessus de sa tête depuis une condamnation du tribunal pour enfants en 2010, pour un précédent vol. Il devra simplement verser quelque 1.500 € de dommages et intérêts et de frais de justice au seul commerce qui s'était constitué partie civile.


"On ne peut pas parler de périples répétés, mais de vols isolés et périodiques", a expliqué le président du tribunal correctionnel, pour justifier sa relative clémence. "Par ailleurs, les précédentes condamnations sont anciennes." Le complice d'A.M., lui, n'a pas été jugé : ce jeune de 26 ans s'est pendu dans sa cellule de prison, durant l'enquête.


Le duo avait d'abord sévi dans les boulangeries de Derval et Conquereuil dans la nuit du 26 au 27 juillet, avant de récidiver au Gâvre le 15 septembre, puis à Saint-Julien-de-Vouvantes une semaine plus tard. Les deux jeunes avaient finalement été interpellés le 7 octobre à Soudan, alors qu'ils s'apprêtaient vraisemblablement à repasser à l'action.

 

UN ANNUAIRE COMME "GUIDE"


Dans leur Citroën C4, les gendarmes avaient retrouvé des gants, des lampes ou encore des clés à molette... ainsi qu'un annuaire des Pages jaunes. "Ils s'en servaient comme d'un guide, non pas touristique, mais des adresses qui pouvaient donner lieu à cambriolages", explique le procureur de la République. "On agissait un peu par hasard : quand on était dans le bled, on ouvrait l'annuaire pour savoir où se trouvait la boulangerie", a confirmé à l'audience le cambrioleur.


Le choix des boulangeries n'était, en revanche, pas complètement dû au hasard : elles sont "sûrement" moins protégées qu'un bar-tabac, a convenu le prévenu, en réponse à une question du représentant du ministère public.


Leur butin s'est au final élevé, en tout et pour tout, à "30 bouteilles d'Oasis" et 150 €. "Vous avez pris des risques énormes pour un butin minable", lui fait remarquer le président du tribunal. "On était pris dans une spirale... On aurait dû s'arrêter avant", regrette cet intérimaire au chômage. Guère loquace, A.M. explique simplement qu'il avait besoin d'argent "pour vivre" - bien qu'il était logé chez ses parents et qu'il touchait ses indemnités chômage.


La peine prononcée s'avère en tous cas loin des réquisitions du parquet, qui voulait pour ce prévenu "au moins deux ans de prison" et la révocation des trois mois de sursis prononcés en 2010 : cette "équipe de malfaiteurs en pleine action" n'aurait jamais renoncé d'elle-même à ses "équipées nocturnes", selon le procureur. "Ce sont vraisemblablement des jeunes assez immatures et un peu désœuvrés", avait nuancé l'avocate du prévenu, Me Maëll Pellen./GF (PressPepper)


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