28 mai 2016 à 8h58 par Valentin Esteve

Attaque à l'explosif du Crédit agricole de Moisdon-la-Rivière : le suspect reste en prison

Il avait été interpellé neuf mois après les faits, survenus le 10 février 2015. Avec deux autres hommes, ils avaient installé un dispositif ayant projeté deux boules de pétanque sur le distributeur de billets, sans réussir à le faire céder.

RCA
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La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a débouté vendredi l'un des auteurs présumés de l'attaque à l'explosif du distributeur de billets du Crédit agricole de Moisdon-la-Rivière, qui voulait être remis en liberté sous contrôle judiciaire d'ici à son procès.

 

Cet habitant de Treffieux de 27 ans avait été interpellé neuf mois après les faits, survenus le 10 février 2015 : trois braqueurs avaient installé un dispositif ayant projeté deux boules de pétanque sur le distributeur de billets, sans réussir à le faire céder. "Un procédé artisanal relevant de l'amateurisme", selon les experts.

 

L'exploitation des images de vidéosurveillance de la banque et les relevés faits sur place avaient par la suite permis d'interpeller l'individu, dont le casier judiciaire porte trace de neuf précédents vols. Son frère, le deuxième suspect interpellé, a pour sa part été gravement blessé par un maniement d'explosif ; ayant perdu un œil et un bras dans un accident à Nozay, son état n'est aujourd'hui pas compatible avec la détention.

 

Reste que, pour l'avocat du premier, la remise en liberté de son client se justifie par l'absence d'avancées de l'enquête. "La détention provisoire ne consiste pas à mettre des gens dans des cages en attendant le procès", avait insisté Me Sami Khankan, jeudi, lors de l'audience. "Aucune nouvelle pièce n'a été versée au dossier depuis six mois... Le risque de concertation entre les prévenus n'existe pas : durant les neuf premiers mois d'enquête, ils auraient largement eu le temps de se mettre d'accord sur une version des faits".

 

Mais la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes n'a pas suivi ses arguments, et a maintenu en détention l'accusé.

 

DES ANTÉCÉDENTS

Ce bénéficiaire du RSA s'était déjà fait connaître en juillet 2015 après la découverte d'un atelier "semi-professionnel" de culture de cannabis à son domicile, au lieu-dit "La Bourdaudais" : celui-ci comportait ainsi une citerne de 1.000 litres avec pompe électrique, un système d'arrosage, un climatiseur et une demi-douzaine de ventilateurs, des lampes chauffantes, un thermomètre multifonctions à affichage digital et même un petit carnet de suivi de 100 pages.

 

"C'est du matériel de professionnels... Un local équipé comme ça, j'en ai vu très peu, voire pas du tout", avait relevé un substitut du procureur de la République, pourtant spécialisé dans ces questions-là au parquet de Nantes.


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