13 mai 2016 à 15h06 par Hélène Hamon

Aizenay : condamné à 25 ans de prison, l'amant de Roland Touzeau ne fera pas appel

L'amant de Roland Touzeau, le conseiller municipal d'Aizenay retrouvé mort dans des circonstances atroces en décembre 2013, a été condamné à 25 ans de prison.

RCA
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La cour d'assises de la Loire-Atlantique a condamné vendredi l'amant de Roland Touzeau à vingt-cinq ans de réclusion criminelle pour le meurtre du conseiller municipal d'Aizenay en Vendée dont le corps avait été retrouvé calciné dans sa voiture en décembre 2013 à Nantes.

 

Les jurés ont également prononcé une interdiction définitive du territoire français à l'encontre du jeune Ivoirien de 23 ans, dès qu'il sortira de prison. Son avocat a d'ores et déjà annoncé que le jeune homme, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité pour cet "assassinat", ne fera pas appel du verdict.

 

Plus tôt dans la matinée, l'avocate générale avait réclamé trente ans de réclusion criminelle à son encontre, estimant que l'accusé avait noué une "relation particulièrement intéressée". "Il a tué Roland Touzeau pour une voiture, pour de l'argent", a résumé l'avocate générale, rappelant que l'accusé avait mis l'Audi A5 cabriolet de son amant sur Le Bon Coin.

 

La magistrate avait confié aux jurés ne pas croire au passé d'enfant-soldat évoqué par le jeune Ivoirien au premier jour de son procès, ni aux prétendues "voix" qui lui auraient commandé de tuer le conseiller académique vendéen.

 

"Ce ne sont pas des voix d'une force extérieure ou celles d'un malade psychiatrique... Sinon, les psychiatres auraient conclu à son irresponsabilité pénale", avait souligné la magistrate. "J'ai suivi ce dossier depuis le début, et M. Karamoko n'en a jamais parlé ! En réalité, il fait référence à la petite voix qu'on a tous en nous, et qu'on appelle la conscience."

 


UNE "TRAJECTOIRE HORS NORMES"

 

L'avocate générale a rappelé par ailleurs "l'acharnement des coups portés" à Roland Touzeau, le premier entre l'anus et les testicules, et celui fatal dans la zone du coeur. Elle n'avait pas réclamé la réclusion criminelle à perpétuité à son encontre, mais les 30 ans de prison requis correspondaient en fait au maximum légal prévu pour un "meurtre" non prémédité, thèse que défendait l'accusé.

 

L'avocat de la défense avait mis l'accent sur le passé de son client et sa "trajectoire hors normes". "J'ignore s'il a tenu entre ses mains une arme automatique dans son enfance, je n'y étais pas", a dit l'avocat. "Mais cette guerre civile en Côte d'Ivoire a détruit l'idée de cet enfant. C'est un enfant de la peur, de la terreur et non de l'amour."

 

L'avocat de la défense avait également rappelé que son client avait "une sexualité non assumée", "qui peut être qualifiée d'opportuniste" : lors de son procès, le jeune Ivoirien avait reconnu avec peine avoir eu des rapports homosexuels avec la victime. Il avait en revanche nié toute "dispute pour une histoire d'argent ou de carte bleue", comme le lui avait suggéré la présidente de la cour d'assises. Celle-ci aurait pu éclater après que Roland Touzeau se soit aperçu que son jeune amant se servait à son insu de sa carte bancaire pour faire des achats sur internet.

 

Le meurtrier a réaffirmé avoir paniqué après avoir appris que sa compagne était enceinte et que les chèques de caution et de loyer de leur nouvel appartement aient été rejetés./GF et OS

 


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