18 janvier 2016 à 18h52 par Anthony MARSAIS

A Vritz, la relation des "amants diaboliques" n'était pas si secrète que cela

Le troisième jour du procès des "amants diaboliques" de Vritz a été marqué lundi par les dépositions des premiers enquêteurs, marqués par "l'absence d'émotions" de Didier Barbot à l'annonce de la découverte de la voiture de son épouse avec un corps calciné à l'intérieur.

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Crédit : - La photo d'Anne Barbot, la victime, diffusée largement lors de sa disparition.

Le gendarme B.M., directeur de l'enquête sur la "disparition inquiétante" d'Anne Barbot, a aussi indiqué que l'agriculteur - accusé d'avoir "manipulé" l'opinion publique - n'était en fait pas à l'initiative de la diffusion des affiches et photos qui avaient fait suite à la disparition de son épouse, ni de l'organisation de la marche blanche organisée à Candé (Maine-et-Loire) une semaine après. "C'était surtout à l'initiative de sa famille et de ses amis", a confirmé le gendarme.

 

Le maréchal des logis-chef a également rappelé que le scénario échafaudé par les deux amants avait contribué à générer "un énorme sentiment d'insécurité" dans la région. "Au bout d'un moment, les gens croyaient à cette rumeur, à savoir que l'on puisse être agressé chez soi et emmené, alors qu'ils habitent, comme ils disent, dans une petite ville à la campagne au fin fond de la France", a constaté B.M..

 

Plusieurs habitants de la commune se doutaient pourtant de l'existence de relations adultérines entre Didier Barbot et Stéphanie Livet, après avoir surpris leurs rencontres dans des chemins ou au domicile des époux Barbot. Informée par une voisine des allées et venues suspectes de Stéphanie Livet en journée, à son domicile, Anne Barbot avait ainsi "chassé" un mois plus tôt l'intéressée de la laiterie de son mari, où elle venait officiellement "chercher du lait".

 

IL N'A "JAMAIS PENSE" AUX CONSEQUENCES D'UN DIVORCE

 

"On faisait tout pour que les gens ne le sachent pas", avait pourtant dit vendredi Didier Barbot aux jurés de la cour d'assises de la Loire-Atlantique. "Je lui ai dit qu'on faisait une grosse connerie, qu'on allait droit dans le mur, mais elle, elle me répondait que c'était le destin", avait-il ajouté, en allusion à sa maîtresse.

 

"Avec Anne, nos relations sexuelles étaient très espacées, de l'ordre de tous les deux ou trois mois... Avec Stéphanie, c'était juste l'inverse : elle était très amoureuse de moi, elle avait tout le temps envie de moi", avait aussi raconté l'agriculteur de Vritz. "C'était juste l'opposé de Anne à cette période."

 

L'homme se refusait néanmoins à divorcer, alors que Stéphanie Livet ne voulait pas être "la roue d'un secours" d'un "couple à trois". "Je ne voulais pas divorcer d'Anne, car je l'aimais... Je n'avais pas la force de lui avouer que j'avais une maîtresse", avait-il déclaré, bien qu'il ait eu la force de lui donner des coups de bûche de bois et de l'étrangler.

 

"Vous nous dites que vous êtes au bout du rouleau, mais pourquoi ne supprimez-vous pas Stéphanie Livet, dans ce cas ? Est-ce à cause des conséquences financières d'un divorce ?", lui objecte la présidente de la cour d'assises de la Loire-Atlantique, alors que son épouse détenait des parts dans son exploitation agricole. "Vous savez, il y a des gens qui ont des doubles vies pendant dix ans, vingt ans, voire plus... C'est une situation banale, aujourd'hui."

 

En réponse, Didier Barbot lui a affirmé n'avoir "jamais pensé" aux conséquences financières d'un divorce, et a reconnu avoir été "lâche" de s'en prendre à sa femme plutôt qu'à lui-même. L'homme et sa maîtresse, qui encourent à présent la réclusion criminelle à perpétuité, seront fixés sur leur sort vendredi, lorsque les jurés rendront leur verdict./GF (PressPepper)

 

 

 

 

 

 

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