13 mai 2016 à 13h07 par Hélène Hamon

30 ans de prison requis pour l'assassinat du conseiller municipal d'Aizenay

Dans l'affaire de l'assassinat de Roland Touzeau, un élu vendéen tué en décembre 2013 à Nantes, un jeune homme, l'amant de la victime, est jugé depuis le début de la semaine. Trente ans de prison ont été requis à son encontre ce vendredi matin.

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Trente ans de réclusion criminelle ont été requis vendredi matin à l'encontre du jeune Ivoirien de 23 ans jugé depuis une semaine par la cour d'assises de la Loire-Atlantique pour l'assassinat de son amant Roland Touzeau en décembre 2013 à Nantes.

 

L'avocate générale a en effet estimé qu'il avait noué une "relation particulièrement intéressée" avec le conseiller municipal d'Aizenay, à des fins purement financières. "Il a tué Roland Touzeau pour une voiture, pour de l'argent", a résumé l'avocate générale, rappelant que l'accusé avait mis l'Audi A5 cabriolet de son amant sur le site Le Bon Coin.

 

La magistrate a confié aux jurés ne pas croire au passé d'enfant-soldat évoqué par le jeune Ivoirien au premier jour de son procès, ni aux prétendues "voix" qui lui auraient commandé de tuer le conseiller académique vendéen.

 

"Ce ne sont pas des voix d'une force extérieure ou celles d'un malade psychiatrique... Sinon, les psychiatres auraient conclu à son irresponsabilité pénale", a souligné l'avocate générale. "J'ai suivi ce dossier depuis le début, et l'accusé n'en a jamais parlé ! En réalité, il fait référence à la petite voix qu'on a tous en nous, et qu'on appelle la conscience."

 


L'avocate générale a rappelé par ailleurs "l'acharnement des coups portés" à Roland Touzeau, le premier entre l'anus et les testicules, et celui fatal dans la zone du coeur. Elle a donc invité les jurés à condamner le jeune amant pour "assassinat", mais n'a pas requis pour autant la réclusion criminelle à perpétuité encourue : les 30 ans de prison qu'elle a demandés correspondent en fait au maximum légal prévu pour un "meurtre" non prémédité, thèse que défend l'accusé.

 

Lors de son procès, le jeune Ivoirien a reconnu avec peine avoir eu des rapports homosexuels avec la victime. Il avait en revanche nié toute "dispute pour une histoire d'argent ou de carte bleue", comme lui avait suggéré la présidente de la cour d'assises. Celle-ci aurait pu éclater après que Roland Touzeau se soit aperçu que son jeune amant se servait à son insu de sa carte bancaire pour faire des achats sur internet.

 

L'accusé a réaffirmé avoir paniqué après avoir appris que sa compagne était enceinte et que les chèques de caution et de loyer de leur nouvel appartement avaient été rejetés. "Je n'avais pas peur pour moi, car je suis habitué à dormir dans la rue, mais plus pour ma compagne et cet enfant qui était en route", avait-il dit aux jurés.

 

Le verdict de la cour d'assises de la Loire-Atlantique est attendu dans le courant de l'après-midi./GF


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