Goélands en Bretagne : l’illusion d’une invasion, la réalité d’un effondrement
Mal-aimés des villes côtières pour leurs cris et leurs fientes, les goélands donnent l’impression d’envahir la Bretagne. Mais derrière cette présence urbaine visible, les effectifs s’effondrent en milieu naturel. Entre menaces humaines et déséquilibres écologiques, ces oiseaux marins sont aujourd’hui classés « vulnérables ».
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Bien que les goélands paraissent omniprésents dans les villes bretonnes, leur présence urbaine masque une chute dramatique en milieu naturel. Le goéland argenté a perdu jusqu’à 80 % de ses effectifs dans certaines zones comme le Morbihan. Classés comme espèces menacées par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), ils sont aujourd’hui au bord du déclin.
Des causes multiples au déclin
Plusieurs facteurs expliquent cette chute : fermeture des anciennes décharges, diminution des rejets de pêche, tourisme en période de nidification, captures accidentelles, prédation des œufs par les rats. Même les éoliennes offshore pourraient aggraver la situation, les goélands volant souvent à leur hauteur.
L’illusion de la reproduction urbaine
Les goélands réussissent mieux à se reproduire en ville qu’en nature, avec un taux de jeunes presque doublé. Pourtant, la croissance de ces colonies urbaines reste insuffisante. À Lorient, l’une des plus grandes colonies françaises, un nouveau comptage vient d’être lancé pour évaluer la tendance actuelle.
Stériliser les œufs : une stratégie contestée
Des villes comme Douarnenez ou Concarneau ont abandonné la stérilisation des œufs, jugée peu efficace. Cette méthode maintient les goélands en ville, où ils se nourrissent plus facilement de déchets. À la place, les collectivités misent désormais sur la gestion des déchets et des aménagements urbains dissuasifs.
Un rôle écologique sous-estimé
Le déclin des goélands pourrait déséquilibrer les écosystèmes. Ces oiseaux opportunistes se comportent comme des éboueurs naturels, en limitant les maladies grâce à leur alimentation. Leur disparition pourrait provoquer une explosion de certaines populations animales nuisibles aux humains, avertissent les spécialistes.