Fermeture centrale de Cordemais : deux syndicalistes jugés pour usage d'un mortier dans les bureaux

L’affaire remonte au 27 septembre 2024. Ce jour-là, la direction d’EDF annonce officiellement la fermeture programmée de la centrale thermique de Cordemais pour 2027. En réaction, un groupe de syndicalistes de la CGT s’introduit dans les locaux de la direction pour réclamer des explications. L’action dégénère : un mortier est déclenché à l’intérieur du bureau, provoquant une déflagration estimée à 150 décibels.

Selon le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, sept membres du personnel ont subi des préjudices auditifs. Le seuil de danger est atteint dès 80 dB, et les dommages deviennent irréversibles à partir de 120 dB.

Des gardes à vue levées, deux renvois devant le tribunal

Ce mardi 7 octobre 2025, six membres de la CGT ont été interpellés à leur domicile avant d’être entendus par les gendarmes. Leurs gardes à vue ont été levées en fin d’après-midi, sans prolongation. Un septième militant, absent lors des arrestations, était également visé.

Au terme des auditions, deux d’entre eux sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour « violences avec arme, en réunion », et, le cas échéant, « incapacité totale de travail ». Leur procès est fixé au 2 décembre 2025.

Une centrale au cœur des tensions sociales

La centrale de Cordemais, dernier site à charbon encore en activité dans le pays, cristallise depuis plusieurs années les tensions autour de la transition énergétique et de la préservation des emplois. Malgré la perspective de sa fermeture, les syndicats continuent de réclamer un avenir industriel pour le site, notamment autour du projet de reconversion à la biomasse.

Le dossier judiciaire qui s’ouvre en décembre s’annonce comme un nouvel épisode d’un conflit social qui ne cesse d’agiter la centrale ligérienne.

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