7 juin 2023 à 13h22 par Kilian KUENY

Morbihan : à Carnac, des menhirs ont été rasés pour construire un magasin de bricolage

L'affaire fait grand bruit, alors que les alignements pourraient être inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO

Un alignement de menhirs à Carnac, illustration
Un alignement de menhirs à Carnac, illustration
Crédit : KK / RCA la Radio

L'incompréhension règne à Carnac, dans le Morbihan, mondialement connue pour ses alignements de menhirs. Le chantier visant à construire un magasin de bricolage a conduit à la destruction de 39 menhirs, sur un site pourtant connu et répertorié par la Direction Régionale des Affaires Culturelles depuis plusieurs années, selon nos confrères de Ouest-France.

C'est un Carnacois, membre de l'association Sites et Monuments, qui a tiré la sonnette d'alarme en fin de semaine dernière en s'apercevant que des aménagements ont été réalisés au cours de l'hiver sur le site situé Chemin de Montauban.

L'association dénonce le permis de construire délivré par la mairie de la commune, alors que la parcelle en question figurait dans le dossier en cours d'élaboration en vue de l'inscription des alignements de Carnac au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

"Le site du Chemin de Montauban comprenait deux files sécantes de petites stèles en granit, se déployant chacune sur une cinquantaine de mètres de long. L'une était exactement à sa place d'origine depuis 7000 ans. Ces petits alignements de menhirs accompagnaient, semble-t-il, deux tombeaux néolithiques encore inexplorés", écrit l'association sur son site internet.

"Ce site, même modeste, illustrait ainsi la structuration du territoire dès le Néolithique, une période aujourd'hui considérée par les chercheurs comme l'aube de l'Histoire, 4500 ans avant les Gaulois et l'Empire Romain. Les files de Montauban, par leur orientation, ont déterminé des limites de parcelles qui étaient toujours actuelles... jusqu'en 2023 et l'arrivée de Mr Bricolage !" poursuit Sites et monuments.

Interrogé par Ouest-France, le maire de Carnac plaide la bonne foi dans un dossier particulièrement complexe. Les Affaires Culturelles avaient en effet recensé la zone dans l'ancien Plan d'Occupation des Sols, mais le Plan Local d'Urbanisme de la commune n'aurait pas été mis à jour. Il précise que le permis de construire avait été validé par les services de l'État.

Du côté du porteur de projet également, on cherche à montrer patte blanche : "J'ai déposé un permis de construire qui a été instruit, affiché et qui a purgé les délais de recours. Aucun service, aucun document ne nous a jamais avertis d'une prescription", explique-t-il dans les colonnes du journal.

 

 


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