30 juin 2022 à 13h08 par Julie Morisseau

À Nantes, l'épineux chantier de dépollution de la cathédrale

Deux ans après l’incendie qui a ravagé une partie de la cathédrale de Nantes, l’heure est à la dépollution au plomb. Le chantier a commencé le 10 janvier et devrait s'achever mi-septembre. Les travaux de restauration devraient, quant à eux, commencer fin 2022.

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Crédit : Guillaume de la Chapelle

Depuis le 10 janvier, la cathédrale de Nantes accueille un chantier exceptionnel de dépollution. Et pour cause, lors de l’incendie survenu en juillet 2020, la combustion des tuyaux de l’orgue a provoqué  une forte contamination au plomb. L’édifice a été entièrement touché. "À certains endroits il y avait 92 000 microgrammes par m² de plomb, surtout dans le chœur, alors que la norme maximum est de 1 000 microgrammes par m2", précise Anne-Marie Chepeau-Malhaire, ingénieure du patrimoine à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire.

 

Une pollution intense qui oblige les professionnels présents sur le site à se protéger. Au sein de l’édifice, masque FFP3, double combinaison, gants et surchaussures sont obligatoires. "Je suis complètement étanche en poussière", lance Laurent Lambard, chargé de la décontamination des sols et de la gestion des déchets. Il faut dire que la poussière de plomb, bien qu’invisible, se glisse partout. C’est pourquoi, les travailleurs aspirent minutieusement chaque recoin de la cathédrale pour enlever la matière restante. Ils travaillent parfois à plus de 30 mètres de haut afin d’atteindre le plafond de la structure. Un chantier gigantesque qui prendra fin mi-septembre. 



UNE POLLUTION QUI N'EPARGNE PAS LES OEUVRES

Sur les vingt-quatre tableaux initialement présents dans la cathédrale, un seul a totalement disparu sous les flammes. Trois sont particulièrement abîmés. Mais tous ont été impactés par cet incendie. "On a constaté des cloques. Le vernis présent sur les tableaux a blanchi très fortement. Ce sont des altérations qui sont spectaculaires mais a priori il est tout à fait possible de les restaurer", explique Clémence Mathurin, conservatrice des monuments historiques de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire.

 

Le tombeau de François II, monument majeur de la cathédrale de Nantes, a lui aussi été impacté par les particules de plomb.  Pour l’heure, il est protégé par une structure d'échafaudage  afin d'éviter toute contamination supplémentaire. Le monument bénéficiera ensuite de travaux de restauration une fois le chantier de la cathédrale terminé. Le tombeau sera entièrement démonté puis chaque pièce sera plongée dans des bains qui permettront de retirer les substances qui abîment le marbre. "Cela fait plus de deux siècles qu'il n'a pas été ouvert", ajoute Clémence Mathurin. Ces travaux de restauration étaient initialement prévus en 2020 mais ont été reportés après l’incendie. 



APRES LA DEPOLLUTION, PLACE A LA RESTAURATION

Si actuellement, personne n'est en mesure  de donner une date de réouverture au public, on sait que la phase de restauration prendra du temps. Les travaux commenceront à la fin de l’année 2022 pour une durée indéterminée. Le coût total de la restauration de la cathédrale est évalué à 25 millions d’euros. 

"Plus de dégâts" - Anne Marie Chepeau Malhaire
"Plus de dégâts" - Anne Marie Chepeau Malhaire
Crédit : "Plus de dégâts" - Anne Marie Chepeau Malhaire
Protocole - Alexandre Godet
Protocole - Alexandre Godet
Crédit : Protocole - Alexandre Godet
Impact sur les oeuvres - Clémentine Mathurin
Impact sur les oeuvres - Clémentine Mathurin
Crédit : Impact sur les oeuvres - Clémentine Mathurin

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