Publié : 25 avril 2025 à 19h17 par Dimitri COUTAND

Travail du 1er-Mai : la justice donne raison aux boulangers vendéens, vers un changement de la loi ?

Cinq boulangers jugés, cinq relaxés : ce vendredi 25 avril, le tribunal de La Roche-sur-Yon a tranché en faveur de professionnels verbalisés pour avoir fait travailler leurs salariés le 1er mai 2024. Une décision attendue, aux conséquences potentiellement durables, qui pourrait ouvrir la voie à une réforme de la loi.

Boulangers
Crédit : Unsplash

Ce vendredi 25 avril, cinq boulangeries situées dans le secteur de Montaigu (Vendée), représentées par sept artisans boulangers, étaient jugées à La Roche-sur-Yon pour avoir employé leurs salariés un jour censé être “férié et chômé” : le 1er mai. Une infraction à l’article L3133-4 du Code du travail, selon l’Inspection du travail, qui avait dressé les procès-verbaux.

Mais les boulangers n’ont pas voulu céder au simple rappel à la loi. Ils ont préféré aller jusqu’au tribunal pour obtenir une décision claire. Résultat : relaxe pour tous.

Une décision vécue comme un signal fort… mais limitée

Le ministère public, tout en réclamant des condamnations avec dispense de peine, a reconnu que les professionnels pouvaient être perdus face à des textes flous. La loi autorise certaines activités à poursuivre le travail le 1er mai, mais sans lister précisément lesquelles.

La juge a finalement opté pour la relaxe, créant ainsi une jurisprudence locale, saluée par la Fédération vendéenne de boulangerie. Une décision qui soulage, mais qui n’est limitée qu’à ce cas précis.

Vers une évolution de la loi ?

Les boulangers, souvent les seuls commerces ouverts dans les petites communes, ont défendu une mission de service public. Au même moment, la sénatrice Annick Billon a déposé une proposition de loi pour légaliser explicitement le travail des salariés de boulangeries ce jour-là. Une démarche soutenue par la ministre du Travail, Catherine Vautrin.

À quelques jours du 1er mai 2025, rien n’est encore tranché au niveau national. Sans réforme d’ici là, les boulangers qui emploieront leurs salariés prendront le risque d’une nouvelle verbalisation.


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