Publié : 21 février 2025 à 16h40 par Titouan GUIBERT

Procès Le Scouarnec : le plus grand procès de pédocriminalité de France s'ouvre à Vannes

L’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec va comparaître de ce lundi 24 février au 20 juin devant la cour criminelle du Morbihan, à Vannes pour des faits de viols et d’agressions sexuelles sur 299 victimes, presque toutes mineures. Retour en détails sur le déroulement du plus grand procès de pédocriminalité de France.

RCA

Vannes, ville paisible et bourgeoise du Morbihan, s’apprête à devenir, pour les quatre prochains mois, le théâtre d’un des procès les plus marquants de l’histoire judiciaire française. À partir du lundi 24 février 2025, la cour criminelle départementale de Vannes accueillera le procès de Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien de 74 ans, accusé de viols et d’agressions sexuelles aggravées sur 299 victimes, en majorité des mineurs. Ce procès qualifié de « hors normes » s’inscrit d’ores et déjà dans l’histoire comme le plus grand procès de pédocriminalité jamais organisé en France.

Une logistique judiciaire sans précédent

L’organisation d’un tel procès a nécessité deux années de préparation. Le défi principal fut d’accueillir l’ensemble des parties prenantes : victimes, avocats, magistrats, journalistes et membres du public.

C’est l’ancienne faculté de droit de la ville, située à seulement 300 mètres du tribunal, qui a été réaménagée pour accueillir les débats. Cet espace transformé en salle d’audience temporaire permet de diffuser les audiences en direct dans plusieurs salles, dont un amphithéâtre, pour les victimes, les journalistes et le public. Ce dispositif a coûté près de 3 millions d’euros, couvrant la reconfiguration des lieux, l’achat de matériel technique et l’indemnisation des frais des parties civiles.

Le procès mobilise également un dispositif médiatique impressionnant : environ 300 journalistes, représentant une centaine de médias, ont été accrédités. Un système de badges colorés a été mis en place pour permettre aux victimes d’indiquer si elles acceptent ou non d’être interviewées, garantissant un minimum de respect dans cet environnement ultra-médiatisé.

Un procès éprouvant pour les victimes

Pendant quatre mois, les audiences se dérouleront principalement les après-midis. Les débats verront défiler non seulement les victimes mais aussi les enquêteurs, des experts psychologues et les proches du chirurgien. Si la plupart des audiences seront publiques, certaines victimes ont demandé que leur témoignage soit entendu à huis clos, une option systématiquement accordée dans les affaires de violences sexuelles. À ce jour, huit journées sont déjà prévues à huis clos, et ce nombre pourrait augmenter à la demande des parties civiles.

Pour accompagner les victimes dans cette épreuve, l’association France Victimes 56 a mobilisé un juriste et un psychologue. Des chiens d’assistance judiciaire seront également présents pour apporter un soutien émotionnel lors des témoignages, une initiative déjà éprouvée lors d’autres procès sensibles.

Un moment historique

Pour les 299 victimes identifiées, c’est une étape cruciale pour briser le silence, obtenir justice et tenter de reconstruire des vies détruites par des décennies de silence et de déni.

Le verdict attendu pour le 20 juin 2025 sera scruté par toute la France. Ce procès restera dans les mémoires comme l’un des plus sombres et complexes de l’histoire judiciaire française, mais aussi comme un symbole de résilience pour les victimes et leurs familles.


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