Près de 500 plans sociaux : l’industrie française sous pression, des sites locaux en première ligne

L’annonce est glaçante pour le tissu industriel français : près de 500 plans de licenciements sont recensés depuis septembre 2023. Dans plusieurs régions, dont les Pays de la Loire et la Bretagne, des sites historiques se retrouvent fragilisés. La CGT tire la sonnette d’alarme, évoquant « des familles brisées et des territoires dévastés ».

Le nouveau décompte publié ce mardi 9 décembre par la CGT confirme une aggravation nette :
483 plans de licenciements en un peu plus de deux ans, plus de 107 000 emplois directs touchés, et 304 000 emplois menacés en comptant l'indirect.

Les secteurs les plus touchés – métallurgie, agroalimentaire, papeterie, textile, verrerie – sont justement ceux qui structurent nombre de bassins d’emploi.
Selon la CGT, « il n’a jamais été aussi facile de licencier qu’aujourd’hui », une dérive accentuée par une conjoncture politique instable et des pressions internationales, comme les droits de douane américains.

Dans le Grand Ouest

Le site d’ArcelorMittal Basse-Indre, près de Nantes, cristallise les inquiétudes.
Déjà fragilisé par des années de restructurations, le groupe prévoit 600 suppressions de postes en France, impactant directement la production de tôles destinées notamment au secteur automobile.
Dans cette vallée industrielle, chaque emploi menacé entraîne une onde de choc chez les sous-traitants, transporteurs, ateliers de maintenance et entreprises de logistique.

Plus au nord, dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, plusieurs entreprises métallurgiques et de mécanique de précision évoquent des risques de réductions d’effectifs. La Bretagne, pourtant terre industrielle discrète mais solide, voit aujourd’hui ses équilibres menacés.

La Bretagne, premier bassin agroalimentaire de France, n’est pas épargnée.
Entre 2024 et 2025, plusieurs sites de transformation ont engagé ou envisagé des restructurations, parfois sous la pression des coûts énergétiques et des bouleversements des marchés agricoles.

Une “casse industrielle” dans la métallurgie

Le constat national est sévère : 22 000 emplois supprimés ou menacés dans la métallurgie.
L’exemple le plus spectaculaire reste Novasco, repreneur d’un fleuron sidérurgique français où 550 suppressions de postes sont prévues.

Pour la CGT, ces situations illustrent une dérive structurelle : absence de stratégie industrielle, dépendance aux achats étrangers, et retard dans la décarbonation des outils de production.

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