19 mai 2016 à 15h19 par Hélène Hamon

Sautron : le gérant du parc des Naudières condamné après la mort de son employé

Un jeune homme de 24 ans avait perdu la vie suite à un accident au parc d'attractions des Naudières à Sautron en 2011. La victime travaillait sur le site depuis deux mois. Son patron vient d'être condamné. Ecoutez le témoignage de la compagne de la victime.

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Neuf mois de prison avec sursis et 3.000 € d'amendes ont été prononcés jeudi à l'encontre du gérant du parc d'attractions des Naudières à Sautron, après l'accident qui avait coûté la vie à un de ses saisonniers, le 12 août 2011, percuté par le train de son grand huit "le Roller Coaster".

 

Son entreprise devra également payer 25.000 € d'amendes au Trésor public, et la société de contrôle technique spécialisée qui lui avait délivré les agréments de sécurité 5.000 €. Le gérant de cette entreprise basée à Saint-Paul-du-Bois dans le Maine-et-Loire, a pour sa part écopé de six mois de prison avec sursis et d'une amende de 1.000 €.

 

Le tribunal correctionnel de Nantes a enfin condamné les deux sociétés et leurs deux gérants à payer 20.000 € de dommages et intérêts à la mère de la victime, 15.000 € à son ex-compagne et 8.000 € pour chacun de ses quatre frères et soeurs. Toutes les parties civiles recevront en outre 600 € chacune pour leurs frais de justice.

 

La victime, un étudiant en fac de sports à Poitiers âgé de 24 ans, travaillait au moment des faits depuis deux mois sur le grand huit du parc des Naudières. Décrit comme "sérieux", "jovial" et "respectueux des règles de sécurité", il avait glissé pour une raison inconnue sur les rails de l'attraction, alors qu'il était censé devoir rester dans sa cabine.


"FORMATION INSUFFISANTE"

 

Mais l'inspection du travail avait constaté que cette guérite était "défectueuse", puisque sa conception conduisait les employés à rester constamment à l'extérieur... alors que le bouton d'arrêt d'urgence se trouvait à l'intérieur. Elle nécessitait aussi deux ou trois employés, selon les sources, alors que la victime était seule en poste le jour des faits.

 

Le jeune saisonnier avait également eu droit à "formation insuffisante" de "deux ou trois heures", selon l'inspection du travail, qui avait été dispensée par un collègue lui-même formé par l'installateur.

 

Les gérants des deux sociétés - absents à l'audience pour "raisons médicales" pour l'un, et pour "obligations professionnelles" pour l'autre - avaient réclamé en vain, par le biais de leurs avocats, un quatrième renvoi de l'affaire, lors de l'audience du 31 mars dernier.

 

"Mon client n'est pas un patron qui reste dans sa tour d'ivoire, sans se préoccuper de ses salariés, juste pour gagner du fric", avait insisté l'avocate du gérant du parc des Naudières. Cette dernière avait donc plaidé pour un simple "accident malheureux" et une "glissade tragique", mais sans implications pénales.

 

Ecoutez la réaction, à l'issue du jugement, de la compagne de la victime. Elle aussi était employée aux Naudières le jour du drame.

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