23 mars 2016 à 8h07 par Anthony MARSAIS

Nantes : un étudiant brillant accusé d'avoir violé quatre prostituées roumaines

Ecoutez le témoignage d'une victime, violée à Nantes en 2013. L'accusé, lui, nie les faits.

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Un homme de 34 ans est jugé depuis mardi par la cour d'assises de la Loire-Atlantique pour avoir violé ou tenté de violer à Nantes quatre prostituées roumaines entre octobre 2012 et mars 2013, les sachant réticentes à porter plainte auprès des services de police en raison de leur situation administrative précaire.

 

L'une d'entre elles avait toutefois franchi le pas après avoir été conduite en avril 2013 dans un endroit isolé, sous le pont de Cheviré : il l'aurait "traînée par les cheveux au sol" en lui déchirant ses collants et en l'étranglant, avant de la sodomiser.

Écouter La victime revient sur les faits



La plaignante avait dans un premier temps hésité à porter plainte…

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Elle a finalement retrouvé son agresseur présumé par hasard, trois semaines plus tard, place du Commerce : accompagnée d'une amie, elle avait alors demandé aux passants de l'aider à l'interpeller. La victime, en participant au procès, veut faire respecter la dignité des femmes.

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Par la suite, d'autres prostituées roumaines ont "formellement reconnu" l'accusé comme étant l'homme qui les avait elles aussi agressées, dans des circonstances similaires, par le passé.

 

UN ETUDIANT BRILLANT, ISSU D'UNE FAMILLE AISEE

 

A l'audience, ce Tunisien venu en France en 2008 à l'âge de 26 ans pour poursuivre un master en électronique et génie électrique s'est toutefois dit "innocent" des faits qui lui sont reprochés. Le jeune homme, issu d'une famille aisée, a simplement admis avoir des "relations consenties" avec des prostituées "quatre ou cinq par an", bien qu'il en ait "honte".


L'accusé met donc ces plaintes sur le compte d'un "complot" ourdi contre lui par les prostituées roumaines, qui appartiendraient "toutes à un même réseau". Ces accusations mensongères s'expliqueraient aussi par le fait que la prostitution est "mal organisée" et "mal réglementée" en France, a-t-il critiqué. "En Tunisie, ça se passe dans des maisons closes, avec des caméras et des médecins... On ne peut vous accuser comme ça", a-t-il comparé.


Un élément a toutefois mis à mal sa thèse du "complot" : une infirmière, française pour sa part, l'a formellement reconnu comme étant l'homme qui l'avait agressée dans la rue, alors qu'elle rentrait de soirée, en septembre 2011. Menacée d'un couteau et traînée sous un porche pour lui faire une fellation, elle avait réussi à le faire fuir... en criant.

 

"JE NE SUIS PAS UN MONSTRE"


Après avoir nié dans un premier temps connaître cette infirmière, il a finalement reconnu l'avoir "draguée" en lui demandant du feu, avoir "insisté" et l'avoir "tirée par le bras". Mais il a nié une nouvelle fois toute agression sexuelle, ajoutant que la jeune femme était "ivre" ce soir-là - ce que l'intéressée a contesté.


"Je ne suis pas un monstre, je suis un être humain normal", s'est-il ainsi défendu mardi, devant la cour d'assises de la Loire-Atlantique, au premier jour de son procès. "Cela fait trois ans que je suis en détention provisoire, alors que je n'ai rien fait et que je n'ai jamais eu aucun problème avec des prostituées."


L'accusé - qui a reconnu être arrivé en France sans n'avoir jamais eu de relations sexuelles - s'est aussi distingué à l'audience en coupant à de multiples reprises la parole de la présidente et l'accusant sans cesse de vouloir lui tendre "des pièges"... Son procès, prévu pour durer quatre jours, se terminera vendredi./GF (PressPepper)


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