Publié : 2 octobre 2014 à 0h00 par La rédaction
Nantes : La cliente de la société de voyance avait été détroussée de 340.000 €
Le prévenu condamné à un an de prison avec sursis.
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NANTES, 1er OCTOBRE (PressPepper) - Un an de prison avec sursis a étéprononcé mercredi après-midi par le tribunal correctionnel de Nantes contre unhabitant d'Antibes (Alpes-Maritimes), qui a été condamné pour "abus deconfiance" sur une cliente de sa société spécialisée dans les "artsdivinatoires" entre 2004 et 2008.
A.B., 36 ans, était soupçonné d'avoir encaissé 340.000 �?� dela part de cette retraitée nantaise, âgée aujourd'hui de 74 ans. Peu de tempsaprès avoir annoncé à sa voyante son intention de vendre sa maison d'Anglet(Pyrénées-Atlantiques) pour se rapprocher de ses enfants, elle avait en effetété contactée par un certain "Maître Dana" pour se voir proposer des"placements intéressants"...
Ce "grand maître voyant" lui avait alors fait verser unedemi-douzaine de sommes en liquide, allant jusqu'à 100.000 �?�, en l'espace dequatre ans. Quand la septuagénaire avait voulu récupérer son argent, cecomplice présumé de A.-B. - qui n'a pu être retrouvé par lesenquêteurs - lui avait demandé 9.200 �?� de "frais d'avocat" ou encore10.000 �?� "pour accélérer la procédure"... Une petite partie de cessommes avait même été remise en mains propres au prévenu, affirme la victime,lors de deux entrevues sur Nantes.
JOUEUR DE POKER
Le juge d'instruction soupçonnait ainsi le prévenu de s'être servi del'argent pour renflouer les comptes de ses sociétés en difficulté. Ce joueur depoker - qui confesse être "ancré dans le jeu" - aurait égalementdépensé les sommes collectées dans les casinos de Juan-les-Pins, Cannes ouAntibes. Des billets d'avion pour les Seychelles et des produits de luxeavaient aussi été retrouvés chez lui et sa compagne.
"Aujourd'hui, ma cliente est soignée pour dépression, avec destendances suicidaires... Elle pleure très facilement à l'évocation des faits,elle culpabilise énormément", souligne l'avocate de la septuagénaire."En plus, son fils unique n'a pas été d'une grande aide dans la procédure,en lui reprochant ce qui lui est arrivé."
La victime a aussi dû déposer un dossier de surendettement auprès de laBanque de France, où elle bénéficie encore aujourd'hui d'un "pland'apurement du passif". Depuis la vente de sa maison d'Anglet, la victime- qui demandait 12.000 �?� pour son "préjudice moral" - a également étécontrainte de louer un appartement.
"Je comprends son désarroi, mais je ne suis jamais venu àNantes", nie A.-B., qui a créé depuis les faits une sociétéde "véhicules de tourisme avec chauffeur" (VTC). "Ca me fait dela peine, mais moi j'ai des valeurs... Je n'aurais jamais pu faire ça : elleaurait très bien pu être ma mère ou ma grand-mère."
REMBOURSEMENT PARTIEL
"Au terme de cinq ans d'instruction, les auteurs des faits n'ontjamais été retrouvés", avait également martelé son avocat, Me BenoitPoquet, qui avait plaidé la relaxe de son client. "On peut lui reprochersa légèreté et le caractère nébuleux de sa comptabilité, mais cela ne constituepas pour autant un abus de confiance."
Le tribunal correctionnel de Nantes l'a finalement condamné à rembourser laseule somme de 77.350 �?� à sa victime, en plus des 2.000 �?� de dommages etintérêts pour son "préjudice moral". Les magistrats n'ont en effetpas acquis la certitude que les quelque 260.000 �?� restants l'aient été à sonprofit personnel.
Le substitut du procureur de la République avait réclamé pour sa part deuxans de prison avec sursis et 3.000 �?� d'amende pour le prévenu. Le représentantdu ministère public le soupçonnait aussi d'avoir encaissé sur son compte deschèques émanant d'autres personnes âgées, dans le cadre de sa société devoyance.
"Rien qu'à l'écriture sur les chèques, ça me rappelle celle de magrand-mère", avait relevé le magistrat lors de l'audience. "Et puisles noms, c'était "Yvette", "Suzanne"... C'est pas"Wendy" ou "Brenda", ça c'est sûr."
Sept clients avaient également porté plainte contre sa "société d'artsdivinatoires", avait rappelé le substitut du procureur, après que leurscartes bancaires aient été débitées sans leur consentement./GF (PressPepper)
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