26 juin 2015 à 16h09 par Hélène Hamon
Il avait lynché un policier à Bouguenais : 7 ans de prison ferme
Le procès de cet homme de 25 ans avait débuté mardi. Lui et son père ont écopé respectivement de 7 et 4 ans de prison pour avoir agressé sauvagement un policier en juillet 2012 à Bouguenais.
NANTES, 23 juin 2015 (PressPepper) - La cour d'assises de la Loire-Atlantique a condamné vendredi après-midi David R* à sept ans de prison pour les "violences volontaires" dont il s'était rendu coupable en juillet 2012 sur deux policiers qui intervenaient dans un camp de gens du voyage à Bouguenais (Loire-Atlantique).
Le jeune homme, qui a déjà fait trois ans de détention provisoire dans le cadre de cette affaire, a accueilli le verdict sans réagir. Les jurés l'ont par ailleurs acquitté des accusations de "tentative de meurtre sur agent dépositaire de l'autorité publique", qui lui faisait théoriquement encourir la réclusion criminelle à perpétuité. Dix ans d'emprisonnement avaient été requis, pour ce motif, par l'avocate générale Brigitte Lamy.
Son père Michel G*, également soupçonné d'avoir pris part au "lynchage" des deux policiers, a pour sa part écopé de quatre ans de prison. Cet homme de 44 ans, qui comparaissait libre après avoir fait un an de détention provisoire, va retourner en prison : un mandat de dépôt a été décerné à l'issue de l'audience.
Les deux hommes affirmaient pourtant ne pas être les auteurs des coups qu'avaient reçu les deux policiers ce soir-là, en dépit des témoignages des renforts de police arrivés très vite sur le camp.
Cette scène était survenue après qu'une patrouille policière ait pris en chasse une Seat roulant à vive allure, qu'elle pensait pilotée par un automobiliste mineur. Julien T*, âgé de 20 ans, avait alors grillé des stops et pris des ronds-points à l'envers, à Rezé puis Bouguenais, avant d'arriver à proximité du camp de voyage.
EN ETAT D'IVRESSE
L'automobiliste et ses deux passagers, qui avaient fui à pied, avaient ensuite été poursuivis par deux des trois policiers. Mais ceux-ci avaient dû battre en retraite, après avoir été encerclés par une quinzaine d'individus.
L'un des deux policiers, Jérémy M*, avait alors été frappé à la tête avec sa matraque, récupérée par un de ses agresseurs, avant d'être frappé au sol malgré son état inconscient... Le second fonctionnaire, Paul H*, avait dû lui affronter "quatre ou cinq assaillants qui s'étaient jetés sur lui", rapporte l'ordonnance de mise en accusation du juge d'instruction, et l'avaient frappé alors qu'il était "au sol dans des buissons".
David R*, accusé d'avoir porté les coups les plus graves, avait finalement été interpellé assez vite par des renforts policiers. Celui-ci aurait notamment été vu en train de "reculer d'un pas en arrière pour prendre de l'élan, et taper plus fort" sur le visage du premier policier à terre, selon un policier arrivé sur place. "C'est bien fait pour sa gueule à ce fils de pute, sale flic", avait alors lancé un des individus qui entourait David R*.
"Au cours de son transport au commissariat, il déclarait avec le sourire que les enquêteurs n'auraient pas le loisir d'entendre Jérémy M* au motif qu'il était pratiquement mort", avait rapporté son escorte policière.
Le jeune homme de 25 ans, qui habite Bouaye, avait alors 0,9 g d'alcool par litre de sang. Michel G*, son père de 44 ans soupçonné d'avoir porté lui aussi des coups aux policiers de la BAC, avait pour sa part refusé de soumettre aux contrôles, malgré ses "yeux brillants", son "haleine sentant l'alcool" et ses "propos répétitifs"./GF (PressPepper)
* Prénoms d'emprunt.
© 2014 PressPepper SARL - Tous droits réservés. Aucune des informations contenues dans ce serveur ne peut être reproduite ou rediffusée sans le consentement écrit et préalable de la SARL PressPepper. Tout contrevenant s'expose aux sanctions prévues par les articles L 122-4 et L 335-3 du Code de la Propriété intellectuelle : jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.