16 mars 2016 à 10h47 par Anthony MARSAIS

"Dans le train, il n'y avait ni ventilation, ni eau pour les toilettes, et nous n'avions plus rien à boire ou manger !"

7h de retard pour le TGV Paris-Nantes dimanche dernier ! Romain, un passager, apporter son témoignage sur cette journée de galère.

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Romain, présent dimanche dernier à bord du TGV 8911, parti de Montparnasse à 8h54 et qui devait rejoindre Nantes à 11h06, nous livre son témoignage après avoir passé 7h dans le train au lieu de 2h12… Un TGV bloqué en campagne entre Sablé-sur-Sarthe et Angers.

 

« 10h : panne électrique, le train s'arrête et le chef de bord nous annonce qu'il va immédiatement se renseigner pour voir ce qu’il se passe. Il nous informe d'une panne électrique sur le réseau. Quelques minutes plus tard on peut repartir. Le chef de bord s'excuse et annonce que toutes les correspondances seront assurées. Un autre TGV nous croise, et le nôtre accélère. Mais une fois à pleine vitesse, le train enclenche un freinage d'urgence violent. Le chef de bord reprend le micro et nous annonce qu'une caténaire vient d'être arrachée juste devant notre TGV. Nous nous doutons alors que nous en avons pour longtemps avant de repartir.

 

Au bout d'une heure sans ventilation, l'air à bord devenait irrespirable. Des personnes faisaient des malaises, les passagers (enfants et adultes) s'agitaient, certains se fâchaient, des femmes enceintes s'impatientaient. Le chef de bord s'est alors proposé d'ouvrir quelques portes du train pour que les passagers puissent prendre l'air.

 

« RAPIDEMENT LES STOCKS DE BOUTEILLES DU BAR SONT ARRIVES A EPUISEMENT »

 

Après quelques heures, le chef de bord ne savait plus quoi répondre aux nombreuses interrogations des passagers car les infos qu'il recevait du centre de gestion SNCF étaient erronées voire contradictoires. 

 

Dans le train, il n'y avait ni ventilation, ni eau pour les toilettes, ni eau pour se laver les mains. Rapidement les stocks de bouteilles du bar (qui étaient payantes, hors bouteilles d'eau !) sont arrivés à épuisement et nous n'avions plus rien à boire ou manger ! Un responsable d'astreinte est arrivé tardivement, et nous a distribué des boites (eau 33cl, gâteaux secs, dragibus, et salade niçoise) près d'une heure après son arrivée (nous étions bloqués depuis plusieurs heures déjà).

 

Entre temps, des couples et familles sont partis avec leurs valises à travers champs dans l'espoir de trouver des taxis à quelques kilomètres. Des femmes enceintes étaient allongées sur le talus de terre le long des voies, certains essayaient de jouer de la musique pour calmer l'atmosphère trés... tendue. Les pompiers étaient présents pour gérer les malaises.

 

Une femme aveugle savait qu'elle avait loupé sa correspondance, et la SNCF a refusé de lui payer un taxi jusqu'à sa destination finale. Le chef de bord a quant à lui tout fait pour soutenir cette femme et pour lui obtenir un accompagnement.

 

« UN REMBOURSEMENT A 50 % »

 

Une motrice diesel est arrivée sur place pour tirer notre train jusqu'à Angers. Ce n'est qu'à 16h que nous avons pu repartir (au pas). Une fois à Angers, un check du train a été effectué, et nous avons pu repartir pour finalement arriver à Nantes à 18h, soit 7h après l'heure prévue.

 

Pour ma part, j'avais prévu de faire Paris-Nantes-Paris dans la journée car je venais voir un proche à l'hôpital. Finalement, j'ai dû prendre mon train retour à peine arrivé à Nantes. Une femme dans la même voiture que moi était dans la même situation. Non seulement nous n'avons pas pu voir nos proches, mais en plus nous avons payé un A/R pour rien (enfin si, pour passer une journée bloqué dans un train...).

 

En dédommagement, la SNCF nous propose seulement un remboursement de 50 % du prix du billet aller, en se cachant derrière une soi-disant responsabilité d'ERDF. Pourtant les caténaires sont entretenues par SNCF et tant les témoignages des agents sur place que mes observations montrent que la caténaire a été arrachée. Ce n'est pas un simple câble ERDF qui est tombé sur les voies comme le prétend la SNCF.

 

En tout cas, dans le train et sur twitter, les 440 passagers ont salué la gentillesse, le dévouement, le professionnalisme et l'intérêt porté à leur égard par Cyril, le chef de bord du train 8911. J'espère que les passagers vont tous le souligner à nouveau lorsqu'ils rédigeront leur réclamation à la SNCF. »

Romain

 


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