7 février 2023 à 16h57 par Kilian KUENY

Loire-Atlantique : née à Nantes, une femme est obligée de prouver qu'elle possède la nationalité française

C'est un véritable enfer administratif dans lequel est plongée cette habitante de La Chevallerais, près de Blain

Chrystel avec sa carte d'identité

Crédit : Mairie de la Chevallerais

L'administration est souvent dénoncée comme une machine implacable pour les citoyens quand elle cherche la petite bête.

À La Chevallerais, près de Blain, une habitante, qui travaille d'ailleurs comme agent communal, est plongée depuis plusieurs semaines dans un vaste casse-tête, que raconte la municipalité chevaleraisienne sur son site internet.

Tout est parti d'une démarche on ne peut plus banale en décembre dernier, à savoir, refaire sa carte d'identité, son ancienne étant arrivée à expiration et elle compte partie en Espagne en vacances au printemps prochain. Elle décroche un rendez-vous au sein de la mairie de Nozay, effectue les démarches, mais voilà, son dossier a été refusé.

Le motif adressé à la quinquagénaire, née à Nantes il y a 55 ans a de quoi faire lever un sourcil : on lui demande de prouver qu'elle est française.

Elle raconte : « Les autorités me demandent si je suis bien française. Je dois remplir un certificat de nationalité pour le prouver. Je dois fournir les actes de naissance de mes parents et grands-parents et de mon premier ascendant, né… à Issé. Mes parents et ma grand-mère sont nés, eux, en Algérie. Mon papa est décédé et ma maman souffre d’Alzheimer et ne se souvient même pas de son année de naissance ».

La mairie de La Chevallerais est allée se renseigner auprès de celle de Nozay, où Chrystel a effectué sa demande et qui admet que Chrystel n’est pas la seule dans cette situation. "Auparavant, les demandes étaient gérées par des sous-préfectures. Désormais, les cartes d’identité de Loire-Atlantique sont gérées par la préfecture de la Sarthe, à priori beaucoup plus « regardante ». N’ayant plus trace d’anciens documents, la préfecture exige aux demandeurs nés à l’étranger ou de parents étrangers de reconstituer l’intégralité de leur dossier" explique la municipalité.

Chrystel compte sur une réaction de la préfecture. « C’est beaucoup beaucoup de démarches. Je suis issue d’une famille de pieds-noirs mais je suis bien Française ! Pour moi, c’est discriminatoire ! Mon frère et ma tante, qui sont nés à Alger ont fait refaire leur carte d’identité il y a quelques mois, ça n’a posé aucun problème ».