29 mai 2024 à 11h54 par Maxime MARTINEZ

L'érosion du littoral sous-estimée en Pays de la Loire

La chambre régionale des comptes a publié un rapport sur les risques liés à l'érosion marine en Pays de la Loire. Elle pointe du doigt les données trop optimistes des collectivités et une élévation du niveau marin largement sous-estimée.

Le littoral en Loire-Atlantique (image d'illustration)
Le littoral en Loire-Atlantique (image d'illustration)
Crédit : Maxime Martinez / RCA

C'est un rapport alarmant de la Chambre régionale des comptes Pays-de-la-Loire qui a été publié ce mardi. Il estime que les risques liés à l'érosion côtière sont sous-estimés par les collectivités locales en dans la région. Ainsi, d'ici un siècle, plus d'un millier de bâtiments seront menacés par l'érosion dont plus de 800 logements.

Pour la chambre, les collectivités ne prennent pas assez en compte l'érosion du littoral dans leurs décisions d'urbanisme. Elles ne végétalisent pas assez les dunes. Des permis de construire sont encore délivrés dans des zones qui seront probablement grignotées par la mer d'ici un siècle. En cause : les plans locaux d'urbanisme s'appuient sur des prévisions "trop optimistes" de l'État en matière d'augmentation du niveau de la mer.

821 logements menacés

Dans le détail, 821 logements sont menacés de disparition d'ici cent ans dont plus de 300 sur la Côte d’Amour (à Piriac-sur-Mer, Batz-sur-Mer, Le Pouliguen, Pornichet, Saint-Nazaire), environ 160 sur la Cote de Jade (Pornic, La Bernerie-en-Retz, les Moutiers-en Retz) et près de 175 sur la Cote de Lumière (Saint-Hilaire de Riez et La-Tranche-sur-Mer). A la clé pour les propriétaires : une valeur qui va dégringoler au fil des années jusqu'à la disparition du bâtiment sous les flots.

A Saint-Hilaire-de-Riez, par exemple, certains bâtiments pourraient être menacés d'ici 2050. La Chambre régionale des comptes appelle ainsi les intercommunalités à mettre en place une stratégie locale pour améliorer la gestion du trait de côte.

Qui pour payer ?

Certains bâtiments commerciaux ou publics, ainsi que certaines routes risquent aussi de disparaître comme la route de la Côte Sauvage, entre Le Croisic et Le Pouliguen, la départementale 45 ou encore la station d’épuration des Soixante-Bornes à Saint-Hilaire-de-Riez.

Cependant, les collectivités locales manquent de moyens financiers pour mettre en œuvre les actions nécessaires pour lutter contre l'érosion côtière. Les travaux actuels ne représentent pas encore un budget important pour les collectivités, mais cela changera lorsqu'il faudra démolir les bâtiments trop proches de la mer et les reconstruire plus loin. La question du financement de ces travaux dans les années à venir est ainsi toujours incertaine, selon la président de la Chambre. Un Comité national du trait de côte a été lancé en mars 2023 pour trouver un modèle de financement adapté.


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