Publié : 29 novembre 2024 à 12h22 par Maxime MARTINEZ
Découvrez la région telle qu'elle était il y a 250 ans
L'institut géographique national a publié une nouvelle version numérisée de la célèbre carte de Cassini, l'une des plus vieilles cartes de France. Une carte qui permet de voir la région comme elle était en 1756.
1756. La France vit sous le règne du roi Louis XV, le "Bien-Aimé", même si de moins en moins. Une France essentiellement rurale, qui vit de la terre. Pour les Français, la vie n'est pas simple et les impôts commençent à sérieusement peser alors que commence la guerre de Sept Ans, qui va mettre à bas les finances du Royaume. Dans la région, le pays de Nantes fait toujours partie de la province de Bretagne, intégré au Royaume de France en 1532. L'actuelle Vendée est, elle, partie intégrante de la province du Poitou.
En 1756, César-François Cassini, cartographe reconnu, travaille depuis plusieurs années sur une mission donnée par le précédent roi, Louis XIV, son ministre d’État, Colbert, et la toute nouvelle Académie des Sciences : cartographier la France. En cette année, il a terminé la partie principale du travail : la cartographie générale du pays a été publiée en 1947 et le roi le charge d'entrer plus dans les détails. Il va donc s'atteler à cartographier précisément chaque lieu-dit, chaque chapelle du pays.
Des grandes villes déjà présentes
Sur la carte publiée ce jeudi par l'IGN, l'Institut géographique national, en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France (BNF), chaque lieu-dit du pays et notamment de la région sont recensés. Ce qui marque à première vue, c'est la taille des villes bien plus réduites qu'aujourd'hui. Les principales communes de la région sont présentes : Nantes, Saint-Nazaire, Guérande, le Croisic, Savenay, Châteaubriant, pour l'actuelle Loire-Atlantique.
Les Sables d'Olonne, Noirmoutier, Aizenay, Luçon ou Montaigu sont aussi sur la carte de la Vendée, tout comme la ville de la Roche-sur-Yon, bien petite avant les travaux napoléoniens. Idem en Ille-et-Vilaine, où Rennes, Bain (pas encore de-Bretagne, le nom n'est modifié qu'en 1895), Redon ou encore Saint-Malo, existaient déjà.
Pen-Houet, Préségua, Trente-moux, Lepine
Mais c'est en regardant de plus près que la différence est marquante : les principaux quartiers des villes existent, mais sont souvent orthographiés de manière très différente. A Saint-Nazaire, la Bouletterie et la Chesnaie existent mais pas de Penhoët, Bois Joalland, Prézéguat, Gavy ou pas exactement. On retrouve les quartiers de Pen-Houet, le Bois Joallan, Préségua et Gavi. La même chose avec le quartier de Trentemoult, à Rezé, orthographié Trente-moux à l'époque. Si certaines de ces orthographes peuvent être approximatives, d'autres montrent réellement comment ces quartiers de nos régions s'appelaient à l'époque.
Autre fait notable : les principales routes que nous empruntons aujourd'hui sont aussi sur la carte, dès la seconde moitié du XVIIIe siècle. Évidemment, pas de périphérique à Nantes ou de rocade à Rennes, mais la route entre Saint-Nazaire et Savenay ressemble étrangement au tracé de l'actuelle nationale 171. Celle entre Saint-Nazaire et Guérande prend des airs de "route bleue." Enfin, un croisement de route au sud de Nantes fait étrangement penser à échangeur de la Roulière, sur l'A83, et sa bifurcation vers St-Philbert-de-Grand-Lieu.
Pour consulter la carte en intégralité, cliquez ici. Et pour comparer les époques avec les cartes de l'IGN, c'est ici.