François Bayrou est entendu ce mercredi 14 mai 2025 par la commission d’enquête sur les violences à Bétharram, établissement catholique béarnais où ses enfants ont étudié. Environ 200 plaintes ont été déposées pour des faits de maltraitance. Des anciens élèves, enseignants et même sa propre fille évoquent un climat de violences connu, voire toléré. La version du Premier ministre fluctue depuis les premières révélations.
Témoignages accablants sur des violences connues
Un ancien élève, Rodolphe, raconte une gifle violente en 1987-88, sous les yeux de la fille de Bayrou. Il affirme que l'information a logiquement dû remonter jusqu’à ses parents. Hélène Perlant, la fille du ministre, nie avoir parlé de cet épisode à son père. Rodolphe a porté plainte pour non-dénonciation. Selon lui, Bayrou a gardé le silence alors qu'il était déjà député, puis ministre.
Une professeure lance l’alerte dès 1994
Françoise Gullung, enseignante à Bétharram, affirme avoir alerté le couple Bayrou dès la mi-1990. Elle dénonce l’omerta qui régnait à l’époque. Selon elle, Elisabeth Bayrou, qui enseignait le catéchisme, minimise les faits. Plusieurs signalements ont été adressés au ministre de l'Éducation qu'était alors François Bayrou. Celui-ci nie avoir été alerté.
Une plainte pour sévices en 1996 ignorée
En avril 1996, un élève est frappé si violemment qu’il perd partiellement l’audition. Son père porte plainte, et le surveillant est condamné. Le ministre Bayrou, dont un fils était dans la même classe, soutient alors publiquement l’établissement. Un rapport d’inspection est commandé en urgence, mais expédié en quatre jours, sans réelle portée.
Soupçon d’intervention auprès de la justice en 1998
En 1998, un prêtre est accusé de viol. L’enquête est retardée après une intervention supposée de Bayrou. Un juge confirme une visite du ministre à son domicile. Bayrou nie avoir influencé l'affaire, mais sa fille affirme qu’il lui a confié avoir prêté serment de confidentialité. Ce témoignage contredit la version publique du chef du gouvernement.
Un silence devenu politique
Malgré les accusations, Bayrou rejette tout manquement. Il dit n’avoir jamais eu connaissance d’actes criminels ou sexuels. Pourtant, des proches, des témoins et même sa fille évoquent des discussions ou des scènes marquantes. Mercredi, face aux parlementaires, il devra répondre sous serment à une question cruciale : savait-il… et a-t-il laissé faire.