10 minutes sans pilote : frayeur à bord d’un vol Lufthansa
Le rapport final sur un incident aérien survenu en février 2024 vient d’être publié par l’autorité espagnole CIAIAC. Il révèle qu’un avion Lufthansa a volé sans pilote aux commandes pendant près de 10 minutes. Une situation critique qui relance le débat sur la sécurité dans les cockpits.
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Le 17 février 2024, un vol Lufthansa entre Séville et Francfort a connu un moment de flottement dramatique : l’Airbus A321, transportant 199 passagers et 6 membres d’équipage, s’est retrouvé sans pilote pendant environ 10 minutes. Le commandant de bord était aux toilettes lorsque le copilote, resté seul, a perdu connaissance.
Des bruits étranges, une porte verrouillée
Le cockpit étant verrouillé, le commandant a tenté à plusieurs reprises d’entrer avec le code habituel, sans réponse. L’enregistreur audio a capté des sons inhabituels, compatibles avec une urgence médicale. Une hôtesse a également tenté de contacter le copilote sans succès. Finalement, le commandant a utilisé le code d’urgence pour forcer l’accès, juste avant que le copilote ne parvienne, affaibli, à déverrouiller la porte.
Un atterrissage d’urgence à Madrid
De retour aux commandes, le pilote a dérouté l’avion vers Madrid pour que son collègue soit pris en charge médicalement. Grâce au pilotage automatique, l’appareil est resté stable, évitant une catastrophe.
Pourquoi l’alerte est donnée maintenant
C’est la publication, cette semaine, du rapport final de la CIAIAC (équivalent espagnol du BEA) qui a mis en lumière cet événement passé inaperçu jusqu’alors. Ce document détaille l’enchaînement des faits et alimente les inquiétudes sur les règles d’accès aux cockpits et la gestion des urgences en vol. Il pourrait pousser les autorités européennes à renforcer les procédures.
Des règles pas toujours appliquées
Depuis le crash volontaire d’un avion Germanwings en 2015, les compagnies aériennes exigent qu’une seconde personne soit présente dans le cockpit si un pilote s’absente. Mais cette règle n’a pas été respectée ce jour-là. En cause : des procédures variables entre compagnies, avionneurs et appareils, destinées à compliquer la tâche d’éventuels terroristes.