Publié : 28 mai 2025 à 18h21 par Titouan GUIBERT

Cordemais : EDF actera la fin du charbon en 2027, sous le feu des critiques politiques

EDF a confirmé la fermeture définitive de la centrale à charbon de Cordemais au 31 mars 2027. Si un projet industriel de tuyauteries nucléaires est prévu sur le site, élus locaux et syndicats dénoncent une reconversion jugée insuffisante, regrettant l’abandon de toute alternative bas carbone.

Centrale électrique de Cordemais

Centrale électrique de Cordemais

Crédit : Centrale électrique de Cordemais

Ce mardi 27 mai, EDF a entériné la fermeture de la centrale thermique de Cordemais, l’une des dernières du genre en France. Le site cessera toute activité de production à base de charbon le 31 mars 2027. Une décision attendue mais désormais officialisée, malgré un avis unanimement défavorable des représentants du personnel au sein du comité social et économique central.


La direction du groupe indique que les salariés seront « accompagnés individuellement » pour construire leur avenir professionnel. La centrale sera par la suite démantelée.


Un projet industriel, mais pas de reconversion énergétique


Dans le même temps, EDF annonce qu’une activité industrielle sera maintenue sur place. Framatome, filiale du groupe, projette d’y implanter une usine de fabrication de tuyauteries nucléaires. La mise en service de cette nouvelle unité est prévue pour fin 2028, avec à la clé jusqu’à 200 emplois.


Cependant, ce projet ne répond pas aux obligations prévues par la loi d’avril 2025, qui impose à EDF de proposer une reconversion des centrales à charbon vers des modes de production d’électricité bas carbone. Le projet alternatif à base de biomasse, baptisé Ecocombust, est définitivement abandonné pour des raisons technico-économiques.


Une décision critiquée sur le plan politique


Le sénateur Philippe Grosvalet dénonce une décision qui « fait fi du pouvoir législatif » et demande à l’État de « reprendre la direction d’EDF » pour garantir une véritable feuille de route énergétique. Il souligne l’importance stratégique de sites comme Cordemais pour la sécurité d’approvisionnement, à la lumière notamment de la récente panne électrique en Espagne.


La présidente de Région, Christelle Morançais, se montre plus pragmatique. Elle appelle à « tourner la page » tout en saluant le projet industriel porté par Framatome. Toutefois, elle insiste sur la nécessité d’envisager d’autres options à moyen et long terme, évoquant de nouveau l’éventualité d’un petit réacteur modulaire (SMR) sur le site.


Un avenir encore flou pour les salariés


Malgré les engagements de reclassement, les syndicats restent inquiets. Le délégué CGT Fabien Deschamps déplore un « rapport non actualisé » et une absence de réelle alternative énergétique. L’impression générale est celle d’une décision précipitée, motivée davantage par des impératifs politiques que par une vision industrielle de long terme.


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