Publié : 22 octobre 2025 à 19h32 par Titouan GUIBERT

Séquestrée pendant des années près de Guérande : un couple mis en examen pour actes de barbarie

Une femme de 45 ans a réussi à s’échapper après avoir été séquestrée pendant près de cinq ans dans une maison du nord de Guérande. Un couple, âgé de 60 et 82 ans, est aujourd’hui mis en examen pour « séquestration avec torture ou actes de barbarie ».

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Crédit : DR

Le 14 octobre dernier, la quadragénaire parvient à s’enfuir du garage où elle était enfermée, profitant d’un moment d’inattention de ses geôliers. Amaigrie, en état d’hypothermie, elle trouve refuge chez des voisins qui alertent aussitôt les gendarmes.
Selon le parquet de Nantes, la victime aurait perdu près de 50 kilos. Elle a été hospitalisée, le médecin légiste lui prescrivant au moins trente jours d’incapacité totale de travail.

Un enfermement progressif dans l’horreur

D’après son témoignage, la victime vivait initialement en colocation avec la femme aujourd’hui mise en cause. Peu à peu, la situation a basculé : d’abord reléguée dans une tente au fond du jardin, elle aurait ensuite été enfermée dans le garage à partir de l’arrivée du compagnon de sa colocataire.

Elle dormait sur un transat, faisait ses besoins dans un pot ou des sacs, et devait se nourrir de bouillie parfois mélangée à du liquide vaisselle. Lavée à l’eau de Javel, droguée aux médicaments, elle aurait également subi des violences physiques et psychologiques répétées.

Un couple mis en examen, la victime prise en charge

Au-delà des sévices, le couple est soupçonné d’avoir détourné l’argent et les aides sociales de la victime. Les enquêteurs ont relevé une absence totale d’activité sur ses comptes depuis 2022, les derniers virements étant effectués vers ceux de la principale mise en cause.
Les perquisitions ont également confirmé ses dires : la porte du garage était bloquée par des parpaings depuis l’extérieur.

L’aide-soignante de 60 ans et son compagnon de 82 ans ont été arrêtés vendredi dernier. Lors de leur garde à vue, ils ont reconnu les conditions de vie imposées à la victime tout en minimisant leur responsabilité.
La femme a été placée en détention provisoire et mise en examen pour « séquestration avec torture ou actes de barbarie », « abus frauduleux de l’état de sujétion psychologique ou physique » et « abus de faiblesse ». Son compagnon, lui, reste sous contrôle judiciaire.