29 septembre 2023 à 10h23 par Kilian KUENY

Rennes : ils ne sont plus payés, mais ces salariés continuent à aller au travail

Des employés du centre Alliance Vision vivent un cauchemar depuis le mois d'août

Le centre, rue du Pré Botté, à Rennes, capture d'écran
Le centre, rue du Pré Botté, à Rennes, capture d'écran
Crédit : Google Street View

Tous les matins, c'est la même rengaine pour ces salariés du groupe Alliance Vision. Employés au sein du centre ophtalmologique et dentaire de Rennes, il ne touchent plus aucun salaire depuis le mois d'août. 

Pourquoi ? Parce que le centre a officiellement fermé ses portes, les patients ne sont plus accueillis. La direction du groupe a pris cette décision après avoir été déconventionné par l'Assurance Maladie. En clair, les 13 centres français du groupe, dont celui installé dans la rue du Pré Botté, dans le centre-ville rennais ont fermé, puisque les soins se retrouvaient remboursés sur une base extrêmement faible.

La Sécu a décidé de frapper fort, car le groupe est soupçonné d'avoir massivement fraudé l'Assurance Maladie, ce que dément formellement sa direction. Reste que le préjudice se monterait à près de 8 millions d'euros, et pourrait même grimper à 21 millions. 

Les employés du centre, eux, continuent tous les matins à venir dans les locaux, alors même qu'ils n'ont pas touché de salaire pour le mois d'août et craignent que ce ne soit la même chose pour le mois de septembre. Ils badgent en arrivant, et s'occupent toute la journée comme ils le peuvent,"on compte nos centimes, ou les sachets de riz dans les placards" confient certains à ActuRennes. 

Alors pourquoi continuer à venir, sans être payés? Ils veulent être irréprochables, tant que leurs contrats sont encours techniquement en cours. Ils n'ont donc pas la possibilité de s'inscrire au chômage et d'être indemnisés. Et s'ils ne vienent pas, ils craignent un licenciement pour abandon de poste, ce qui les privera donc là aussi d'indemnisation chômage.   

Du côté de la direction, c'est le silence radio, les employés se sentent complètement abandonnés. D'autant que le groupe n'a toujours pas déposé de dossier de cessation auprès de la justice commerciale. Cette procédure permettrait pourtant de faire intervenir le régimede garantie des salaires, et ainsi rémunérer les employés. 

 


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